Les travaux du projet Grand Tortue-Ahme­yim au niveau du môle 8 du port de Dakar ont été ralentis par le Covid-19. Le directeur du projet Eiffage génie civil marine, qui l’a fait savoir hier lors d’une visite de chantier, informe toutefois que sur les 21 caissons, la construction des 6 a été entamée et la mise à l’eau du premier se fera dans les prochains jours.Par Dieynaba KANE

– Le directeur général du Port a effectué hier une visite au môle 8 pour voir l’état d’avancement des travaux du projet Grand Tortue-Ahmeyim. Ces travaux qui sont en train d’être menés par Eiffage marine consistent à l’aménagement «d’une plateforme d’une surface de 12ha, destinée à la fabrication de 21 caissons». Ces derniers, après construction, seront «dans un premier temps en flottaison dans la zone du Port autonome de Dakar, puis remorqués vers Saint-Louis pour servir de brise-lames afin de protéger la future plateforme d’exploitation du gaz du champ Tortue». Lors de la visite d’hier, le directeur du projet Eiffage génie civil marine a fait savoir que sur les 21 caissons, il a été entamé la construction des 6. D’après Antoine Bidault, un des caissons est même prêt pour la mise à l’eau, qui se fera dans les prochains jours. Informant que la production des caissons doit être finalisée avant la fin de l’année, M. Bidault soutient que pour l’instant ils sont «dans le planning global du projet avec tous les challenges».
Dans la même veine, il informe que le déplacement du premier caisson vers le site du hub d’installation est prévu en fin mai. Expliquant le choix de cette date, le directeur de ce projet souligne que «c’est la bonne période d’installation, compte tenu des houles». Ainsi, renseigne-t-il, le premier caisson va être transporté en mai, puis la pose se fera fin juin. S’agissant du site du hub, M. Bidault a déclaré qu’ils ont «déjà plus d’un million de tonnes de cailloux dans la mer pour préparer l’assise de ces caissons».
Se réjouissant de ce projet, le directeur général du Port estime que c’est une «illustration de ce que le port va devenir demain». D’après lui, tout cela entre dans le cadre de la vision déclinée par le chef de l’Etat : celle de faire «du port de Dakar un hub logistique et industriel régional». Et Aboubacry Sadikh Bèye d’ajouter : «Ce projet est une illustration de ce que nous voulons faire en termes d’attraction des investissements étrangers au Sénégal. Il faut multiplier et favoriser ce genre de chantiers.» Attirant l’attention sur les retombées de ce projet, M. Bèye soutient qu’outre les 12ha qui seront rétrocédés au Port de Dakar après la fabrication des caissons, le projet offre des opportunités d’emplois. «On parle de 1 700 emplois directs, plus les emplois indirects, ce sont plus de 2 000 emplois. Notre ambition est que ces chantiers se multiplient et que les ouvriers aient le choix de travailler sur ce chantier et d’autres. C’est la vocation du port de développer une industrie portuaire. Il y a un impact sur l’emploi, sur le port et sur notre économie. C‘est cela la nouvelle vocation du port», a-t-il encouragé.

«Eiffage est en conformité avec la loi»
Cette visite s’est déroulée quelques jours après la sortie des travailleurs d’Eiffage marine qui dénonçaient le non-respect des heures de travail et des salaires qui n’étaient pas fixes. Ces allégations ont été réfutées par le directeur du projet. A en croire Antoine Bidault, «Eiffage, depuis le début, est en conformité complète avec la loi». D’après lui, «il y a eu des Inspections du travail, de l’environnement et aucun de ces rapports n’est revenu avec une quelconque remarque». Soutenant que l’entreprise est en règle, M. Bidault ajoute : «On paye tout ce qu’on doit payer en termes de salaires, de taxes et d’impôts.» Mieux, il assure qu’à Eiffage «on est au-delà des salaires minimaux fixés par la convention collective du secteur des Btp». Le directeur du Port, quant à lui, a fait savoir que les discussions avec les travailleurs et leurs encadreurs vont continuer pour que le projet puisse se tenir dans les délais et le budget prévu. Soutenant que «ces projets sont millimétrés aussi bien sur le plan technique que sur le plan budget», M. Bèye lance un appel : «Nous demandons aux travailleurs de comprendre que si nous commençons un caisson, il y a une durée de travail et à partir du moment où la chaîne est rompue, ça pose énormément de difficultés.»
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