Samba Bathily, le producteur du film «Citation», est d’avis que l’heure de briller a sonné pour l’Afrique. «Il est temps que l’Afrique fasse rêver. On peut utiliser l’industrie cinématographique pour atteindre cet objectif», a-t-il soutenu lors de la projection privée du film réalisé par le Nigérian Kunle Afolayan. Qui a lui aussi appelé à la création d’une chaîne de distribution typiquement africaine.Par Malick GAYE –

Samba Bathily a fait un fort plaidoyer pour un changement de l’image de l’Afrique. Le producteur du film «Citation» estime que c’est le point de départ du développement du continent. Il donne l’exemple de Los Angeles. «Il est temps que l’Afrique fasse rêver. On peut utiliser l’industrie cinématographique pour atteindre cet objectif. Si vous avez regardé dans le film, on a montré de belles plages au Sénégal, au Cameroun. Ce sont des choses qu’on ne montre que rarement. C’est pourquoi on s’est engagé dans ce film», a-t-il déclaré lors de la projection d’extrait de «Citation» vendredi der­nier.  Réalisé par le Nigérian Kunle Afolayan, ce long métrage sorti le 31 octobre 2020 et qui a eu du succès sur Netflix est arrivé enfin au Sénégal. En effet, une bonne partie de «Citation» a été tournée au Sénégal, à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar. D’ailleurs, à côté du yoruba et de l’anglais, le Wolof est la 3e langue utilisée dans ce film qui raconte l’histoire d’une brillante étudiante nigériane qui s’attaque à l’institution universitaire en dénonçant un professeur respecté qui a tenté de la violer. Il faut noter que  le film s’est inspiré de faits réels.
En marge de la projection, le réalisateur est longuement revenu sur cette œuvre à succès. «C’est un film qui montre que l’Afrique peut travailler ensemble parce que c’est plusieurs pays qui se retrouvent dans ce projet», a déclaré Kunle Afolayan vendredi dernier à Canal Olympia. Mais au-delà de la réussite, Kunle Afolayan espère que «Citation» va ouvrir la porte à d’autres projets qui n’épousent pas forcément des codes des autres continents. C’est un film africain fait par un Africain et pour les Africains. «Ça montre que ce genre de projet peut toucher le monde entier. C’est le cas de «Citation». L’image du film représente l’Afrique. Il faut qu’on revoie et reconstruise l’image de l’Afrique. Ça peut se faire à travers le cinéma. Netflix touche le monde entier, ça aide à générer cette visibilité», a-t-il déclaré. Parlant de l’industrie créative africaine, le réalisateur de «Citation» a abondé dans le même sens que son producteur. «En matière de distribution, je pense qu’il est nécessaire que les pays d’Afrique se regroupent pour créer des chaînes de distribution, car, jusque-là, les plateformes comme Amazon, Netflix et Biomax, qui sont de grands distributeurs, contrôlent les projets cinématographiques réalisés par des Africains», a-t-il plaidé.
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