Une rapide mise en œuvre des décisions qui seront issues du Conseil présidentiel sur le financement du Programme d’urgence pour l’emploi et l’insertion socio-économique des jeunes qui se déroule aujourd’hui à Dakar. C’est l’attente du Directeur exécutif de la Confédération des employeurs du Sénégal (Cnes), Mor Talla Kane.
Par Mamadou SAKINE – C’est aujourd’hui que se tient le Conseil présidentiel sur le financement du Programme d’urgence pour l’emploi et l’insertion socio- économique des jeunes, au Centre international de conférences Abdou Diouf de Diamniadio (Cicad). Les attentes sont énormes au regard de la situation du chômage des jeunes dans le pays. «Nous souhaitons que les décisions qui seront annoncées par le chef de l’Etat soient rapidement mises en œuvre», a déclaré hier, au téléphone, le Directeur exécutif de la Confédération nationale des employeurs du Sénégal (Cnes), Mor Talla Kane. Ce dernier pense que cela va permettre aux uns et aux autres de s’inscrire dans un agenda à la fois d’insertion de jeunes, mais aussi de création de richesses et donc de promotion de l’entreprise nationale. «Nous sommes très attentifs à la création d’emplois, à la fois pour permettre de transformer cette jeunesse en bras valide, intelligent à la disposition de l’émergence. Mais deuxièmement ça permet aux entreprises de se développer avec un marché intérieur un peu plus relevé», dit-il.
Se projetant dans le futur, Mor Talla Kane est convaincu que «les points de croissance de demain seront largement trouvés dans les marchés intérieurs et peu dans les exportations, en tout cas pendant très longtemps. Parce que les gens sont en train de détricoter la mondialisation et si c’est le cas, c’est-à-dire que ce sont les marchés intérieurs qui vont être le cadre de création de richesses et donc de redistribution de revenus».
En fait, la rencontre de ce matin verra la participation des structures dédiées aux financements des jeunes, des représentants des jeunes, entre autres. Elle se déroule dans un contexte où le pays avait connu de violentes manifestations le mois passé dont l’un des facteurs déclencheurs est le manque d’emplois. Sans oublier les conséquences du Covid-19 sur les emplois.
C’est une démarche qu’il faut saluer, dixit M. Kane. Parce qu’il faut reconnaître, ajoute-t-il, que la situation est très difficile et ce n’est pas une situation qui est spécifique au Sénégal, mais ça prend des proportions inquiétantes. «Je pense qu’on n’en attendait pas moins du Gouvernement que cette question fasse l’objet d’une concertation directe. Nos attentes n’ont pas varié. Pour nous en tant qu’entrepreneurs, nous sommes conscients qu’avoir une population jeune, c’est comme le démontrent toutes les économies, un avantage. Mais si vous ne réussissez pas à transformer ce potentiel en avantage, ça risque de se retourner contre vous parce que c’est l’instabilité sociale». Déjà dans son discours à la Nation du 4 avril dernier, le président de la République avait réitéré sa décision de procéder à une réorientation des allocations budgétaires à hauteur de 450 milliards de franc Cfa au moins, sur trois ans, dont 150 milliards pour cette année. Des ressources qui serviront à financer le Programme d’urgence pour l’emploi et l’insertion socio-économique des jeunes qui sera issu du Conseil Présidentiel, selon lui.
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