Plus de 116 millions d’enfants seront vaccinés contre la poliomyélite la semaine prochaine dans 13 pays de l’Afrique de l’Ouest et centrale. L’objectif de cette campagne organisée par l’Organisation mondiale de la santé (Oms) est de faire disparaitre le dernier bastion de cette maladie sur le continent.

Faire disparaitre le dernier bastion de la poliomyélite sur le continent africain. C’est l’objectif de la campagne de vaccination, qui sera lancée la semaine prochaine par l’Organisation mondiale de la santé (Oms). Dans un document rendu public, l’Oms informe que «plus de 190 000 vaccinateurs dans 13 pays d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique centrale vont vacciner plus de 116 millions d’enfants la semaine prochaine». Selon les autorités de cette organisation, cette «campagne de vaccination synchronisée, l’une des plus grandes jamais organisées en Afrique, fait partie des mesures urgentes pour mettre définitivement fin à la poliomyélite sur ce continent». «Tous les enfants de moins de 5 ans dans les 13 pays (Bénin, Cameroun, Côte d’Ivoire, Guinée, Libéria, Mali, Mauritanie, Niger, Nigéria, République centrafricaine, République démocratique du Congo, Sierra Leone et Tchad) seront simultanément vaccinés dans le cadre d’un effort coordonné pour renforcer l’immunité des enfants contre la poliomyélite à l’échelle continentale», a-t-on expliqué dans le document. Revenant sur la résistance du virus à l’origine de la poliomyélite dans cette zone, les experts soutiennent que «bien que confiné dans une région proportionnellement petite du continent, le virus pouvait se propager facilement dans des zones mal protégées des pays limitrophes». D’ailleurs souligne-t-on «c’est la raison pour laquelle les ministres de la Santé publique des 5 pays du bassin du Lac Tchad : le Cameroun, le Niger, le Nigéria, la République centrafricaine et le Tchad ont déclaré que la flambée était une urgence régionale de santé publique et se sont engagés à organiser de multiples campagnes de vaccination synchronisées». Saluant cet engagement des Etats, la directrice régionale de l’Unicef pour l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale, Marie Pierre Poirier a déclaré qu’avec «l’engagement résolu des dirigeants africains, on peut s’attendre à ce que ce dernier réservoir finisse par être balayé». Ceci d’après Mme Poirier,  permettra d’assurer «la protection une bonne fois pour toutes de toutes les futures  générations d’enfants africains contre les effets invalidants de la poliomyélite».

Assurer la protection des générations futures
Dans son document, l’Oms informe que «pour stopper dès que possible la propagation potentiellement dangereuse de la poliomyélite, des bénévoles apporteront le vaccin antipoliomyélitique oral bivalent (VPOb) dans chaque maison de chaque ville, grande ou petite, et de chaque village dans les 13 pays». Ainsi pour réussir cette campagne, «les bénévoles et agents de santé travailleront jusqu’à 12 heures par jour, se déplaceront à pied ou à vélo, souvent dans une humidité suffocante et avec des températures dépassant les 40 °C. Chaque équipe transportera le vaccin dans des sacs spéciaux, remplis d’accumulateurs de froid pour garantir qu’il reste à une température inférieure aux 8 °C requis». De même, l’Oms rappelle que «l’engagement total des dirigeants politiques et des responsables locaux à tous les niveaux, jusqu’au moindre district est essentiel».
Selon l’Oms, «en août 2016 quatre enfants ont été paralysés par cette maladie dans des zones d’insécurité de l’État de Borno, au nord-est du Nigéria, généralement considéré comme étant le dernier endroit en Afrique où le virus reste implanté». Dans le document le directeur régional de l’Oms pour l’Afrique rappelle, qu’il y a 20 ans «la poliomyélite était endémique dans chaque pays du continent et, chaque année cette terrible maladie paralysait plus de 75 000 enfants pour tout le reste de leur vie». Tout en soulignant que des efforts ont été faits, il a prévenu que «ce progrès était fragile, compte tenu du potentiel épidémique du virus».

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