Des «lacunes inquiétantes» en matière de vaccination sont à l’origine des récentes flambées de rougeole, de fièvre jaune, de choléra et de méningite dans certains pays africains, estime la directrice régionale pour l’Afrique de l’Organisation mondiale de la santé (Oms), Matshidiso Moeti. «Les récentes flambées de rougeole, mais aussi de fièvre jaune, de choléra et de méningite mettent en lumière les lacunes inquiétantes observées en matière de couverture vaccinale et de surveillance de la vaccination en Afrique», a-t-elle dit dans un communiqué. «Ces flambées épidémiques pouvaient être imputées en grande partie à une faible couverture de la vaccination systématique ou aux retards dans les activités de vaccination», a ajouté Matshidiso Moeti. Elle constate, selon le communiqué, que «l’efficacité de la surveillance de la rougeole en Afrique est tombée au plus bas niveau en sept ans (…) à tel point que seulement 11 pays ont atteint leur objectif» en 2020. Des données de l’Oms révèlent qu’environ 16,6 millions d’enfants n’ont pas reçu les doses supplémentaires de vaccin contre la rougeole, des doses qui auraient dû être administrées en Afrique entre janvier 2020 et avril 2021, selon la directrice pour l’Afrique de l’Organisation mondiale de la santé. En raison de tout cela, elle invite «tous les pays à redoubler leurs efforts dans la fourniture des services de santé essentiels, notamment en ayant recours aux campagnes de vaccination qui permettent de sauver des vies». «Tout en menant la riposte contre le Covid-19, nous devons veiller à ce que nul ne soit gravement exposé aux maladies à prévention vaccinale», a recommandé Mme Moeti. L’Oms estime que la rougeole est une affection tellement contagieuse que le taux de couverture vaccinale doit toucher 95% de la population, pour éviter les flambées épidémiques dues à cette maladie. En 2019, seulement sept pays d’Afrique ont atteint un taux de couverture de 95% par le vaccin à valence rougeole, indique le communiqué. Selon l’Oms, en Afrique, environ 9 millions d’enfants ne reçoivent pas leurs doses de vaccin d’importance vitale chaque année, et un enfant sur cinq n’est toujours pas protégé contre les maladies à prévention vaccinale. C’est «une situation qui coûte la vie à plus de 500 mille enfants âgés de moins de 5 ans en Afrique, chaque année», lit-on dans le communiqué. Malgré ces difficultés, l’Afrique a été certifiée exempte de poliovirus sauvage en 2020. La vaccination a également un impact bénéfique considérable sur d’autres maladies comme le cancer du col de l’utérus, l’hépatite et la maladie à virus Ebola.