Bignona, une commune de plus de 30 mille habitants qui polarise plus 100 arrêts de motos-Jakarta dont chacun regroupe plus d’une dizaine de jeunes conducteurs. Des mil­liers de jeunes désœuvrés pour la plupart et qui, pour faire face au chômage endémique et joindre les deux bouts, n’ont pu trouver leur salut qu’à travers cette activité peu lucrative, mais qui constitue plus que jamais leur seul et unique gagne-pain. C’est dire que les fonds évoqués devant le Président Macky Sall, lors du Conseil présidentiel de jeudi dernier à Dakar et destinés aux conducteurs de motos-Jakarta dans le cadre de l’appui Covid-19, n’ont pas manqué de susciter un tollé au sein de l’Association des jakartamen de Bignona. Ces ayants droit, fortement mobilisés lors d’un point de presse, disent ne pas comprendre la disponibilité des fonds au Trésor public depuis 10 mois et sans qu’ils ne puissent entrer en possession.
Suffisant pour exiger l’implication du président de la République Macky Sall afin que cette affaire soit diligentée dans les meilleurs délais. Pour Beuz Mané, leur porte-parole, chauffeurs, transporteurs, artisans, etc. ont tous reçu leurs fonds ; tout le contraire, dit-il, des jakartamen qui ont pourtant bénéficié d’un fonds de 450 millions de francs depuis 10 mois et dont ils peinent à voir. «Nous n’avons encore rien vu, alors que nous constituons une force dans le cadre du transport, une force dans la composante jeune», martèle-t-il. Face à la presse, Baye Saliou Ndiaye et Beuz Mané ont, du coup, interpellé le chef de l’Etat afin que tous ceux sont impliqués dans la gestion de ces fonds s’activent à les restituer aux ayants droit. «Nous sommes des pères et des soutiens de famille qui veulent recevoir leur dû pour pouvoir joindre les deux bouts et vivre dignement», soutiennent-ils.
Un appui de l’Etat avec lequel les jakartamen de Bignona es­pèrent monter des projets pour mieux booster leurs activités génératrices de revenus. «Cer­tains veulent se lancer dans le poulailler, dans des projets agricoles, fruitiers et d’autres veulent avoir leur permis et être des taximen. Cela est important», plaide Beuz Mané. Avant d’aver­tir : «Si cet argent est détourné par des tiers, voire de ses objectifs, nous demandons là également au Président Macky Sall de sévir pour situer les responsabilités et traquer les fautifs. Nous sommes à l’écoute.»
Par Ibou MANE – Correspondant
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