Rapport – Audit du fichier électoral : Le FRN contexte les experts

Le Front de résistance nationale (Frn) s’inscrit en faux concernant «la conclusion selon laquelle le fichier de 2019 est cohérent». L’opposition estime que les experts n’ont pas fait «un audit sur pièce et sur place».Par Malick GAYE
– Le Front de résistance nationale (Frn) a apprécié le travail des experts qui ont audité le fichier électoral. L’opposition s’inscrit en faux contre toute conclusion du rapport final parlant de cohérence du fichier électoral. C’est ce qui est ressorti de la conférence de presse tenue hier. «Nous nous sommes basés sur 2 éléments que sont la méthodologie et les informations contenues dans le fichier pour dire que l’opposition s’inscrit en faux contre la conclusion selon laquelle le fichier de 2019 est cohérent», a déclaré Aldiouma sow, le chargé des élections de Pastef et porte-parole du jour. L’opposition avait demandé un audit sur pièce et sur place.
Sur la méthodologie
Aldiouma Sow a affirmé que les experts n’ont pas respecté les souhaits de l’opposition qui voulait un audit sur pièce et sur place. Il s’explique : «Ils n’ont pas fait un audit sur pièce et sur place. C’est pourquoi ils n’ont pas répondu au nombre anormalement élevé d’utilisation de certificats de résidence lors de l’inscription sur les listes électorales. L’opposition avait suspecté que le fichier contient des électeurs qui ne sont pas sénégalais. 515 645 électeurs avec un certificat de résidence sont inscrits dans le fichier sans respecter l’article L36 du Code électoral.» Faut-il rappeler que la mission d’audit a recommandé ceci : «Il serait nécessaire d’attribuer la compétence de la délivrance de ce document aux citoyens par les autorités ou la police (…) pour circonscrire cette pratique supposée être de nature à délivrer illégalement des certificats de résidence pour des besoins purement électoralistes». Aldiouma Sow a aussi attiré l’attention sur le «non-respect de la carte électorale». «Ils n’ont pas non plus répondu sur le respect de la carte électorale et des articles L65 L66 du Code électoral. Dans les départements de Dakar, Thiès, Diourbel et Ziguinchor, la carte électorale ne permettait pas d’organiser une élection dans les meilleures conditions. Ce sont 8,5% du fichier électoral. Les experts n’ont pas répondu à cette demande pour savoir si la carte électorale est le fruit des comptes-rendus issus des comités électoraux. Pourquoi n’ont-ils pas comparé les procès-verbaux et la base de données de la Daf ?», s’est interrogé Aldiouma Sow.
Sur les informations contenues dans le rapport
Le Frn a annoncé que 400 mille personnes ont été inscrites dans le fichier électoral entre le 24 février 2019 et le 21 février 2021 alors qu’il n’y a pas eu de refonte ni de révision électorale. «Les experts disent que certaines dispositions de la loi n’ont pas été respectées. Dans la période allant du 24 février 2019 au 21 février 2021, plus de 400 mille électeurs sont entrés dans le fichier électoral, or, il n’y a pas eu de refonte ni de révision électorale a cette date. Ça veut dire que les 400 mille électeurs sont entrés dans le fichier de manière illégale. Ils ont annoncé 214 199 personnes sans empreinte et 22 mille absents. C’est-à-dire que la personne ne s’est jamais présentée devant un comité électoral», a déclaré Aldiouma Sow.
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