Réaction du Collectif pour la communalisation de Kounoune-Keur Ndiaye Lô : «Un braquage et une usurpation de territoire»

Le Collectif pour la communalisation de Kounoune-Keur Ndiaye Lô et autres localités environnantes a rejeté hier le projet de nouveau découpage qui va rattacher son terroir à la commune de Sangalkam. «Nous sommes là pour dire non à ce nouveau projet de redécoupage forcé qui ne s’inscrit dans aucune rationalité objective», a affirmé Ibrahima Ndoye, Secrétaire général du collectif qui avait organisé une manifestation spontanée dans les rues. En brassards rouges pour la circonstance, les membres du collectif ont arpenté la route des Niayes pour faire entendre leur exaspération sous le slogan «Plus de Bambilor, jamais de Sangalkam». «Ce mouvement d’humeur est une réponse politique par rapport à une injustice, un découpage imposé sans l’avis des populations. Ce n’est pas un découpage mais, un braquage doublé d’une usurpation de territoire», s’est indigné M. Ndoye. Il a d’ailleurs réaffirmé la volonté des habitants de disposer de leur propre collectivité territoriale. «Nous sommes 30 000 âmes, avons un mémorandum dûment écrit et déposé une pétition avec 14 mille signatures (…). Nous avons le consensus entre 30 cités et les villages traditionnels qui ont toujours vécu en parfaite intelligence. La demande (d’érection en commune) a été déposée pendant le Dialogue national au niveau de la commission décentralisation et les avis des techniciens ont corroboré cette demande», a-t-il dit, accusant le ministre Oumar Guèye de travailler à «l’échec» du projet de communalisation. «La tutelle, en l’occurrence le ministre Oumar Guèye qui aujourd’hui est juge et partie, utilise son institution pour faire une violence institutionnelle. C’est-à-dire pour torpiller ce processus noble de communalisation qui rencontre l’adhésion de l’ensemble des 30 000 âmes de Kounoune-Keur Ndiaye Lô et localités environnantes», a insisté le Secrétaire général du collectif. Il a d’ailleurs mis en avant la viabilité de leur terroir qui fonde son souhait d’être érigé en commune. «Nous avons les niches de prélèvement de recettes nécessaires à faire développer cette commune. Nous avons les ressources humaines aptes et à même de présider aux destinées de la future commune de Kounoune-Keur Ndiaye Lô (…). Près de 70 % du budget de Bambilor proviennent de cette zone», a-t-il noté. Le collectif invite le président de la République à écouter les populations qui n’ont pas besoin de ce découpage. «Ce projet funeste de découpage est fait sur le dos des populations. Il s’écarte des standards de la décentralisation qui prônent le rapprochement des administrés de l’Administration», a-t-il martelé.
Par Alioune Badara NDIAYE(Correspondant) – abndiaye@lequotidien.sn