Près de 50 % de la population des pays du Sahel vivent en dessous du seuil de pauvreté, source «d’une forte demande sociale induite par la croissance démographique», a soutenu mercredi à Bamako, Mabingué Ngom, le Directeur régional du Fonds des Nations unies pour la population (Unfpa) pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre. Intervenant à l’ouverture de la session spéciale sur la démographie, la paix et la sécurité au Sahel, M. Ngom a expliqué à l’Aps que «cela est dû, en partie, à la forte demande sociale induite par la croissance démographique». Cette session se tient en marge du la 21e édition du Forum de Bamako (20 au 22 mai 2021) sur le thème : «Capital humain et développement durable : Bilan et priorités opérationnelles pour la Transition au Mali.» Selon M. Ngom, cette demande sociale insatisfaite est source de crise sécuritaire comme l’attestent les résultats d’une recherche dans les pays en crise sécuritaire et qui présentent un ratio de dépendance démographique plus élevé que les autres régions (75% contre 47% en moyenne) et un taux de chômage des jeunes, supérieur de 10 points à la moyenne générale (28% contre 18%). «C’est la caractéristique de l’écrasante majorité des pays du Sahel», a-t-il dit, avant de demander une réflexion à de nouveaux angles d’attaque et à des stratégies innovantes pour le continent africain.
A l’en croire, le Forum de Bamako est un rendez-vous absolument incontournable pour tous les acteurs au développement qui rêvent d’une Afrique forte, unie et solidaire dans l’action d’un continent où les défis démographiques, technologiques et climatiques sont relevés avec succès, et où la paix et la sécurité règnent. «Les solutions proposées à ces défis doivent être inclusives, car il est illusoire de vouloir bâtir l’Afrique que nous voulons aux horizons 2030 et 2063 sans une prise en compte des challenges rencontrés par tous les Africains», a ajouté le Directeur régional de l’Unfpa.
Il a suggéré que l’Afrique veille pour que «personne ne soit laissé pour compte», soulignant que la paix et la sécurité au Sahel suscitent de plus en plus d’intérêt en raison de la dégradation progressive de la situation sécuritaire dans cette région. «L’insécurité tend à accroître la fragilité dans le Sahel et à compromettre les perspectives de son développement, d’où la nécessité d’une réponse collective, stratégique et durable des Etats membres et de la Communauté internationale dans la résolution des causes profondes de ces conflits et situations d’instabilité», a-t-il encore plaidé.