Dans la mise en œuvre des Objectifs durables de développement (Odd), malgré les avancées notées pour certaines thématiques ou cibles, beaucoup reste à faire, selon Enda Ecopop qui a dressé hier un bilan mitigé après 5 ans d’exécution de l’Odd 16.Par Dialigué FAYE –

Un bilan d’étape de la mise en œuvre de l’Odd 16. Après 5 ans d’exécution de cet Objectif durable de développement, Enda Ecopop, qui s’est intéressée aux thématiques relatives à la gouvernance, la prévention et la lutte contre la corruption et la participation des femmes et des jeunes dans les instances de décisions, a relevé quelques avancées, mais également des limites.
«Des progrès ont été enregistrés allant dans le sens de l’amélioration de la gouvernance de par l’adhésion au Partenariat au gouvernement ouvert (Pgo), à l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (Itie), au Mécanisme africain d’évaluation par les pairs (Maep), entre autres», mentionne-t-elle dans son rapport.
A ce propos, note la chargée de Programme à Enda Ecopop, point focal de l’initiative Ue/Enda 2030 à l’initiative du bilan d’étape, l’une des présentatrices du document, «l’Etat a beaucoup fait en matière de bonne gouvernance, mais peut mieux faire surtout par rapport à la communication qui doit être beaucoup plus transparente, plus compréhensible et plus accessible». Normalement, estime Mame Aïssatou Mbaye Sy, «on devrait dépasser ce cap de la signification et de la compréhension pour être pleinement dans l’action avec l’intégration de la notion de développement durable dans l’élaboration des politiques au niveau central, mais également des collectivités».
Concernant la lutte contre la corruption, l’essor du Sénégal est marqué, selon l’organisation membre du réseau international d’Enda Tiers-monde, «par la ratification des instruments juridiques internationaux et sous régionaux, la création de l’Office national de la lutte contre la fraude et la corruption (Ofnac), l’adoption d’une stratégie nationale de lutte contre la corruption…».
Toutefois, mentionne-t-elle, «la question de l’effectivité de ces engagements demeure parfois une équation. Des contraintes ont été notées quant à la réalisation de ces trois cibles susmentionnées de l’Odd 16. Les limites fondamentales concernent l’appropriation, la domestication et la disponibilité des données permettant de renseigner les indicateurs pour un suivi adéquat des évolutions de l’Odd 16. Les collectivités territoriales, champ de mise en œuvre privilégié de l’Odd, souffrent encore d’une faible imprégnation de celui-ci. Ce qui à terme risque de compromettre l’exécution adéquate de l’Odd 16».
Ainsi, plaide la chargée de Programme, «le Sénégal est attendu sur les questions de bonne gouvernance et on se doit d’alerter davantage l’opinion publique, l’Etat, pour que les questions de lutte contre la corruption, de renforcement des institutions et de paix deviennent une réalité bien que beaucoup d’efforts aient été faits en ce sens».
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