Des sources au sein des services de renseignements affirment que le chef du groupe jihadiste Boko Haram s’est blessé en tentant de se suicider pour éviter d’être capturé par des jihadistes rivaux.

Après une série de combats contre des membres du groupe rival Etat islamique en Afrique de l’Ouest (Iswap), Abubakar Shekau – qui dirige le Jamaat ahl al-sunnah lil dawa wal jihad (Jas) – et plusieurs de ses hommes se sont retrouvés encerclés mercredi 19 mai dans leur bastion de la forêt de Sambisa. «Pour éviter d’être capturé, Shekau s’est tiré une balle dans la poitrine qui a traversé son épaule. Il a été grièvement blessé», a affirmé une source au sein des services de renseignements.
Certains de ses combattants auraient réussi à s’enfuir en l’emmenant avec eux, a précisé la même personne. Une deuxième source issue des renseignements a déclaré à l’Afp que Abubakar Shekau avait été sévèrement blessé après avoir activé des explosifs dans la maison où il s’était réfugié avec ses hommes. Toutefois, l’Armée et les autorités nigérianes n’ont pas encore réagi.
Depuis le début de l’insurrection, ce chef jihadiste aussi violent qu’insaisissable a été donné pour mort à plusieurs reprises. Un temps silencieux, il avait fait une sortie remarquée en mars 2020 en se montrant menaçant, dans un enregistrement sonore, envers le Président Idriss Déby Itno. Le Nigérian, s’exprimant en haoussa, y mettait en garde le chef de l’Etat tchadien, l’estimant incapable de «combattre ceux qui ont choisi de se battre pour le jihad». «Il fanfaronne», avait alors commenté pour Jeune Afrique un haut responsable à N’Djamena.