Des établissements pénitentiaires sans tortures et traitements dégradants comme prescrit par les conventions internationales que le Sénégal a ratifiées. Ceci est la volonté de l’Observateur national des lieux de privation de liberté (Onlpl) qui, dans ce sillage, a démarré jeudi un atelier de formation à l’intention des élèves de la 5ème promotion de l’Ecole nationale de l’administration pénitentiaire (Enap) de Sébikotane. Au total c’est 85 pensionnaires qui vont bénéficier de modules sur les droits humains, la science pénitentiaire et sur tout ce qui tourne autour du milieu carcéral.
L’Onlpl avait organisé une formation du genre trois an­nées plus tôt ; de quoi réjouir Josette Marceline Lopez Ndiaye qui magnifie la collaboration. «Ce n’est pas la première fois que nous venons ici pour des formations. En 2018 déjà nous avions formé ici 273 élèves (…) Ce qui nous ravit parce que nous voyons que nous sommes de plus en plus associés à la formation des élèves de l’Enap», a-t-elle mis en exergue avant de revenir sur la session du jour. «L’observateur national consacre cette formation aux droits humains à 88 agents pénitentiaires ; soit 65 élèves surveillants et 23 cadres», a indiqué Mme Ndiaye à l’ouverture de la session qui se tient sur deux jours. «Nous sommes là pour faire cette formation afin que la culture de la protection des droits humains soit bien ancrée et que les comportements des agents soient en adéquation avec cette culture pour qu’on ne parle plus de tortures, ni de mauvais traitements, indignes, inhumains ou dégradants», a poursuivi la dame qui dirige l’Onlpl créé en 2009. «Il s’agit de les outiller parce qu’eux aussi doivent protéger les détenus car ces derniers ne sont privés que de leur liberté mais tous leurs droits demeurent intacts», a insisté Mme Ndiaye, annonçant un net recul des pratiques dégradantes dans les prisons. Représentant d’Amnesty international, Dialo Diop a émis sur le même tempo. «Priver une personne de sa liberté est déjà une lourde charge ; pas besoin d’y ajouter des traitements inhumains ou dégradants», a noté le droit-de-l’hommiste.
Cet apport extérieur vient positivement renforcer le contenu de la formation initiale des élèves de l’Enap, à en croire la directrice de l’établissement. «Dans la formation, il y a des modules sur les droits humains et sur la science pénitentiaire et sur tout ce qui tourne autour du milieu carcéral. Peut-être que l’Observateur va venir s’appesantir davantage sur les droits humains. Et nous apprécions beaucoup parce que c’est l’œil extérieur qui apporte une touche importante dans la formation et l’information aussi de ces éléments», a soutenu Agnès Ndiogoye, espérant que les 88 bénéficiaires vont s’approprier les connaissances acquises dans l’exercice de leurs missions futures dans les établissements pénitentiaires.
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