Après trois éditions, Enda-Ecopop, en collaboration avec ses partenaires, a lancé en mai dernier la quatrième édition du Prix d’excellence du leadership local (Pell). Ce prix qui mettra en compétition les collectivités territoriales, la presse et les universitaires a pour objectif de primer les meilleures initiatives et innovations en matière de décentralisation sur le continent africain.Par Cheikh NDIONGUE (Correspondant)

– C’est pour vulgariser cette initiative que le coordinateur d’Enda-Ecopop était en tournée d’information et de promotion à Saint-Louis. Selon Bachir Kanouté, l’objectif de cette mission est d’informer et promouvoir le Prix d’excellence du leadership local auprès des acteurs territoriaux, des autorités locales et administratives de chacune des 14 régions du Sénégal, des directeurs ou responsables des Agences régionales de développement (Ard) et des responsables des écoles doctorales des universités. Il s’agissait concrètement de lancer au niveau régional cette initiative organisée pour la quatrième fois. Expliquant le principe du concept, le coordinateur exécutif d’Enda-Ecopop a fait savoir que c’est la résultante des discussions que son Ong a eues avec l’Union africaine et surtout de ce qui a été consigné dans la Charte africaine des valeurs et principes de la décentralisation, ratifiée en juin 2014 à Malabo par les chefs d’Etat, et qui recommande en son article 20 la commémoration de la Journée de la décentralisation et l’institutionnalisation chaque année d’un système transparent et impartial pour primer l’excellence dans la décentralisation, la gouvernance et le développement local dans les collectivités territoriales. Selon M. Kanouté, le constat est que le processus de décentralisation connaît des difficultés en Afrique.
Mais, souligne-t-il, malgré ces difficultés, de bonnes pratiques et innovations sont constatées par endroits dans des territoires. Il fallait donc soutenir ces processus de décentralisation en s’appuyant sur 2 leviers essentiels. D‘abord en travaillant avec les autorités locales que sont les maires, les présidents de département et de région pour qu’elles puissent mettre en place des dynamiques de développement local. Par ailleurs, il fallait s’intéresser aux localités où il y a des bonnes pratiques, des innovations pour les primer avec comme objectif pédagogique de les montrer à d’autres autorités locales pour qu’elles puissent s’en inspirer.
Après les deux premières éditions et la troisième organisée en numérique à cause de la pandémie du Covid-19, mais qui a connu une plus grande audience avec plus de 10 mille participants au Sénégal et dans d’autres pays comme le Canada, la Tunisie, le Maroc et le Mali, l’édition 2021, la quatrième, a été lancée en mai et va s’appuyer, selon le coordinateur exécutif d’Enda-Ecopop, sur le même principe en identifiant à travers le Sénégal les bonnes pratiques et initiatives, et permettre à leurs auteurs de les présenter sur une plateforme numérique. Un comité scientifique composé d’éminentes personnalités dont des universitaires, des acteurs du développement local et des représentants des ministères sera ensuite chargé d’analyser ces bonnes pratiques présentées sur la plateforme et de sélectionner les meilleurs qui seront primés.
Le prix s’adresse à trois catégories d’acteurs, à savoir les autorités locales qui gèrent des collectivités territoriales, les journalistes communicants qui font soit des documentaires ou des articles de presse sur la décentralisation, le développement local et la gouvernance, mais aussi aux universitaires pour les chercheurs qui ont des projets de recherche en lien avec la décentralisation, la gouvernance et le développement local. Pour les collectivités locales, six catégories sont ciblées. Il s’agit des bonnes pratiques et les innovations dans le domaine de la participation citoyenne élevée au rang de libre administration par le Code des collectivités territoriales, des mécanismes de transparence et de reddition des comptes, la solidarité avec les groupes et communautés vulnérables, l’efficience budgétaire (favorisant l’investissement au détriment du fonctionnement), et la territorialisation des politiques publiques.
Pour les journalistes, le prix s’adressera aux auteurs de documentaires et d’articles de presse sur la gouvernance locale. Pour les chercheurs et universitaires, qu’on ne sent pas trop, selon Bachir Kanouté, dans le développement local, il s’agira de sélectionner les projets promouvant les bonnes pratiques ou de tous le projets de recherche.
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