#Ucad – Violence exercée sur des enseignants par l’administration à l’Ife : Le Sudes/Esr accuse le recteur

L’Institut de français pour les étudiants étrangers (Ife) de l’Ucad a été secoué ces derniers jours, d’après le Syndicat unitaire des enseignants du Sénégal/Enseignement supérieur et recherche (Sudes-Esr), par des violences exercées par l’assistant Birame Sène, directeur des études récemment nommé par le recteur, contre le Pr Sidy Fakha Diop. Dénonçant cet état de fait, les membres du syndicat interpellent la communauté universitaire et l’ensemble des partenaires de l’Ife avant que Ahmadou Aly Mbaye ne plonge «l’Ucad dans une situation encore plus regrettable».
A l’Ucad, la violence n’est pas seulement l’apanage des étudiants. Si on en croit le Sudes/Esr, certains membres de l’administration exercent une violence sur les enseignants. Dans une déclaration, ledit syndicat rapporte qu’un «directeur des études parachuté et qui, comme un forcené, crie, attaque et tire sur tout ce qui le contrarie, les enseignants de l’Ife en premier. C’est bien ce qui est arrivé, deux fois en huit jours, à l’Institut de français pour les étudiants étrangers (Ife)». Selon les auteurs du document, «l’assistant Birame Sène, directeur des études fraîchement préfabriqué car nommé par le recteur sans aucune base légale, fait irruption dans la salle de cours du professeur Sidy Fakha Diop, l’invective copieusement et menace de le corriger devant les étudiants et d’autres collègues présents». D’après eux, «le tort du très respecté doyen Diop est d’avoir refusé la forfaiture consistant à vouloir imposer à l’Ife, une gouvernance aux antipodes de la tradition universitaire et des textes qui régissent l’institution».
Concernant la deuxième scène de violence, les syndicalistes accusent le même Birame Sène de s’en être pris «encore plus violemment», à leur collègue «Thierno Ly, lequel avait pour seul tort de poser des affiches syndicales informant d’un débrayage décidé par l’Usb Sudes/Est/Ife en solidarité avec le camarade Sidy Diop agressé».
Très remontés contre les autorités de l’université, les syndicalistes estiment que «l’opéra bouffon que ces hommes du recteur imposent à l’Ife et à l’ensemble de l’Ucad doit cesser, et immédiatement». Dans leur missive, les syndicalistes n’ont pas épargné le recteur de l’Ucad qu’ils tiennent pour responsable de ces actes. «Il convient de noter que ces agressions physiques et morales contre l’Ife sont orchestrées par le recteur de l’université Cheikh Anta Diop, Ahmadou Aly Mbaye. En effet, le recteur veut utiliser l’Ife comme un laboratoire d’expérience de son projet de gouvernance dictatoriale et bancale de l’Ucad», ont-ils dit dans le document.
Dans la même veine, le Sudes/Esr reproche au recteur d’avoir nommé «pour l’Institut, le directeur qui lui plaît, qui lui convient, qui lui sied, comme un monarque n’obéissant qu’à son bon plaisir». D’après l’organisation syndicale, faisant «fi des textes, fi des décrets et des lois, le recteur a nommé le directeur de son choix sans aucune base légale et persisté dans l’arrogance en désignant un directeur des études dans les mêmes conditions, malgré les cris d’orfraie d’une partie du personnel enseignant et de recherche de l’Ife». Accusant ainsi Ahmadou Aly Mbaye d’être à l’origine de toute cette «folie», le Sudes/Esr lui demande «d’y mettre fin». S’il refuse, menacent les syndicalistes, «la communauté universitaire va l’y obliger».
«Pour l’honneur de l’Ucad, pour le respect des textes et de l’intégrité physique et morale des enseignants de l’Ife, ensemble nous nous battrons. Nous interpellons la communauté universitaire et l’ensemble des partenaires de l’Ife et les invitons tous à se mobiliser sous peine de voir la mal-gouvernance du recteur Ahmadou Aly Mbaye plonger l’Ucad dans une situation encore plus regrettable», ont averti les membres du Sudes-Esr dans leur document.
Par Dieynaba KANE – dkane@lequotidien.sn