Il ne fait l’ombre d’aucun doute que l’impératif d’écouter davantage les populations et les élus à la base, d’accélérer l’exécution des projets en milieu rural, mais également de veiller à une coordination optimale des interventions des structures publiques au niveau territorial sous la supervision des autorités administratives déconcentrées est à la base des tournées économiques du chef de l’Etat, le Président Macky Sall. Il n’est donc pas exagéré de considérer le rapport entre une certaine classe politique qui constitue l’opposition d’une part, et la presse, la société civile d’autre part, comme étant une sorte de dépendance vitale. En effet, une partie de la société civile et une partie de la presse sénégalaise sont à la limite une sorte de «sage-femme» de l’histoire politique : elles font accoucher les hommes politiques. Mais tandis que Socrate prétendait faire accoucher les esprits des vérités ou connaissances innées, les «sages-femmes» de l’histoire politique de notre pays font accoucher certains hommes politiques de toutes sortes de stupidités.
Aussi, l’impression d’être un musée d’absurdités et de mauvaise foi que dégage la scène politique sénégalaise est-elle naturellement liée à ce que, sous la pression des «sages-femmes de la politique», certains politiciens sont obligés de parler. C’est donc normal que la politique au Sénégal soit devenue un art des amalgames ou plus exactement l’art de combiner des choses sérieuses à des stupidités. Le déplacement de la problématique auquel a procédé l’opposition sénégalaise sur la question des tournées économiques du Président Macky Sall relève effectivement de ce genre de machination. On n’a pas besoin d’être de l’opposition ou du pouvoir pour constater sur le terrain les prestations de haute facture d’un Président toujours préoccupé à trouver les meilleures solutions pour soulager les besoins exprimés par tous ses compatriotes, sans distinction.
Jamais un Président n’a été aussi en osmose avec son peuple. Le Sénégal des profondeurs est sorti massivement réservé un accueil triomphal au leader qu’il s’est choisi. Les efforts consentis par le président de la République, avec des investissements structurants dans les domaines de la santé, de l’hydraulique, de l’emploi des jeunes et des femmes, de la compétitivité de nos entreprises etc., doivent être soutenus par une adhésion encore plus effective avec la ferme volonté de réussir. Malheureusement, une affaire, qui est purement d’Etat, qui engage un chef d’Etat soucieux de respecter les engagements auxquels il a souscrit auprès des populations, est en train d’être transposée sur le terrain politique ou tout bonnement travestie par une certaine opposition et une certaine société civile. Si le Président Macky était allé inaugurer des infrastructures structurantes qui permettent la prise en compte des besoins, aspirations et préoccupations légitimes des populations des différentes localités en matière, notamment de désenclavement, d’accès à l’eau, à l’électricité, à la santé, aux financements, mais également à une qualité de vie toujours meilleure, on a comme l’impression qu’il ne fait pas que des heureux au sein d’une certaine classe politique.
Les leaders de l’opposition et de la société civile, qui se bousculent dans la prise en charge médiatique de cette campagne de dénigrement, savent mieux que quiconque qu’il s’agit d’une affaire d’Etat, engageant un homme d’Etat qui inaugure des réalisations au nom de l’Etat. Le malheur dans cette affaire, c’est que les hommes politiques, qui ont l’habitude de se targuer d’être des républicains, n’ont fait preuve d’aucune démarche républicaine dans cette affaire. La confiance populaire se mérite par la proposition de projets alternatifs crédibles parce qu’en adéquation avec les attentes du peuple. On a comme l’impression que le pouvoir n’est plus seulement pour cette opposition un objet de convoitise, il est devenu l’arme dont elle se sert pour tenter de discréditer les réalisations du gouvernement.
En effet, cette tournée a été un véritable baromètre qui indique la justesse de la vision du président de la République, et met en évidence la satisfaction des populations qui en sont les bénéficiaires. Le problème avec les hommes politiques sénégalais qui vivent aux crochets de la presse et de la société civile, c’est qu’ils profitent de la démocratie pour tout ramener à la politique politicienne. Cette attitude d’une certaine opposition et d’une certaine société civile repose la question de la marge de manœuvre réelle dont dispose le gouvernant dans une société démocratique et pluraliste comme la nôtre. Autrement dit, s’il y a vraiment une question essentielle que les politiques et les intellectuels sénégalais n’ont jusqu’à présent pas résolue, c’est assurément celle que posait Luc Ferry en ces termes : «Comment gouverner les démocraties s’il faut être populaire pour être élu et impopulaire pour réformer ?» Ailleurs, une réalisation d’un gouvernement qui a une portée nationale est portée par les forces sociales, par ce qu’elle transcende les frontières politiques, religieuses, économiques. Ce n’est pas forcément le cas du Sénégal où le chauvinisme politique rend impossible toute forme de projet de société viable.
Pour une certaine opposition et une certaine société civile, chaque réalisation du gouvernement est vécue comme une damnation, une défaite. La construction d’une Nation demande des sacrifices à long terme que les contingences partisanes ne devraient jamais perturber dans une société suffisamment consciente des enjeux géopolitiques et de leur impact sur l’économie locale. Au contraire, l’esprit d’accaparement tant décrié dans notre opposition et la culture de la bousculade sont incompatibles avec la logique d’un pacte de stabilité et de performance.
«Fañ na Ngooro Roog a deb no xolum, o fañin fañ fañ fañ ta waćća ćaa, fañin fañin fañ fañ fañ ta waćća ćaa».
Pape A KHOUMA
Conseiller spécial/Présidence de la République Dakar