La célébration de la Fête de la musique a coïncidé cette année avec la disparition de Thione Seck, décédé il y a 3 mois. L’occasion a été saisie par l’Association de la presse culturelle du Sénégal pour rendre hommage à cet artiste, à travers une conférence samedi dernier.Par Dieynaba KANE –

Pour célébrer la Fête de la musique, l’Association de la presse culturelle du Sénégal (Apcs) a choisi de rendre hommage à Thione Seck, décédé en mars dernier. Les membres de cette association ont organisé une conférence ce samedi sur le thème «Thione Seck, maître de la parole et de la musique». Revenant sur ce choix, le président de l’Apcs a fait savoir que l’association «ne pouvait rater une telle occasion pour rendre hommage à cet icône, ce grand Monsieur, pour son talent, la profondeur de ses textes, ses qualités humaines et pour ce qu’il a représenté sur l’échiquier culturel». Profitant de cette occasion, Ndatté Diop a lancé un appel à la mobilisation des forces pour que son projet «Cedeao en cœur» soit achevé. Selon lui, Thione Seck a été visionnaire et panafricaniste en lançant ce grand projet. M. Diop a ainsi demandé aux autorités sénégalaises de faire le plaidoyer auprès des autres chefs d’Etat de la Cedeao pour que le projet aille à son terme.
Lors de cette rencontre, les conférenciers sont revenus sur les qualités de l’artiste. Pour le journaliste Fadel Lô qui a consacré un ouvrage à Thione Seck, c’était «un excellent musicien naturellement doué et curieux». Selon Fadel Lô, Thione Seck était un «fin observateur de sa société». C’est pourquoi, très jeune, il a su remplir son rôle de conseiller à travers les différents thèmes qu’il abordait dans ses chansons. D’après le journaliste, il est l’un des rares artistes à aborder des thèmes qui fâchent, comme l’alcoolisme et l’infanticide. Abondant dans le même sens, l’enseignant-chercheur en littérature et civilisation africaine au Département de lettres modernes de l’Ucad, Ibrahima Wane, estime qu’on retrouve dans l’œuvre de Thione Seck des quantités de réflexion, de poésie, de compréhension de la société. Mais malheureusement, déplore M. Wane, ce sont des leçons «qu’on ne quantifie pas correctement parce que ce n’est pas matériel». Pour l’enseignant-chercheur, les artistes comme Ismaïla Lô et Thione Seck ont réfléchi «sur nos sociétés, notre passé et notre présent». Donnant l’exemple de Bob Dylan qui a reçu le prix Nobel de littérature en 2016 sans avoir écrit un livre, mais pour son œuvre musicale, il soutient que nos pays devraient valoriser nos artistes. Faisant son analyse, M. Wane souligne que nous avons des complexes pour faire des travaux de nos artistes, de la trempe de Thione Seck, des objets scientifiques. Pour lui, il est temps de Ies célébrer pour transmettre aux autres leur legs.
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