Des praticiens de la santé animale ont déconseillé aux éleveurs du département de Vélingara leur manie si courante de faire dans l’automédication pour soigner leurs animaux. Ils l’ont dit à l’occasion du lancement des activités de la première clinique vétérinaire doublée d’une pharmacie du département ; le Fouladou véto pharma.Par Abdoulaye KAMARA (Correspondant)

– La région de Kolda concentre 30% du cheptel national bovins. Elle est également, et malheureusement, la région la plus sous-médicalisée du pays. Ont constaté des panélistes à l’occasion de la cérémonie de lancement des activités d’une clinique vétérinaire privée couplée à une pharmacie dans un réceptif hôtelier de la ville de Vélingara, au Sud du pays. Pour expliquer l’envergure de la pratique, Dr Alioune Guèye, chef du service départemental des travaux vétérinaires, explique : «Vélingara est l’un des rares départements du Sénégal qui n’ont pas de cliniques vétérinaires privés et les produits véto sont difficilement accessibles. Il faut passer la commande à Dakar à plus de 600 km. L’absence de produits officiels disponibles pousse souvent les éleveurs à l’automédication, à acheter des produits frauduleux, sans l’avis d’un spécialiste. Ici chaque éleveur est un auxiliaire d’élevage ou un vétérinaire, parce qu’il a souvent par devers lui un flacon d’Ivomec ou d’Ostétracycline qu’il injecte au besoin.» Une pratique très courante, presque normalisée dans cette contrée d’élevage de la région de Kolda. Cela en toute ignorance des conséquences fâcheuses qui peuvent en naître. Dr Guèye lève un coin du voile sur celles-ci. Il a enseigné : «Cela peut entraîner des résistances aux anti microbiens, ce qu’on appelle la Ram. A la longue on ne pourra plus traiter les maladies et même les humains peuvent développer une certaine forme d’insensibilité aux antimicrobiens, parce que la viande que nous consommons peut contenir les produits que nous injectons à ces animaux.»
L’installation de la clinique Fouladou Véto Pharma dans la vile de Vélingara devra diminuer, à défaut de mettre fin à, l’automédication. Et le Dr Pally Cissé, promoteur de la clinique et natif du terroir, a pris cet engagement. Il a déclaré au cours de cette cérémonie : «La partie approvisionnement du département en produits vétérinaires sera assurée. Le nouveau cabinet va faire de son mieux pour qu’il n’y ait pas de rupture de stock sur ce plan. Et ce sera des médicaments de qualité puisque notre professionnalisme ne nous autorise pas à faire autrement. Les prix seront étudiés pour que ce soit accessible aux éleveurs.» Le Dr Cissé a tenté de rassurer les centaines d’éleveurs et de partenaires présents ainsi que des fournisseurs en produits vétérinaires comme Sénévet et Ceva, un laboratoire de fabrication de produits véto.
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