#Thiés – Bitumage de l’axe Mékhé-Koul-Baba Garage-Bambey : Les populations en colère contre l’Etat

Le Cayor serait-il abandonné ? En tout cas, les populations de Ngadiame Ndiaye dans la commune de Koul, en sit-in hier, répondent par l’affirmative. Elles dénoncent la négligence ou l’oubli dont leur localité est victime après avoir appelé les autorités à régler en urgence le bitumage de l’axe Mékhé-Koul-Baba Garage-Bambey et l’électrification de leur localité.Par Ndèye Fatou NIANG (Correspondante) –
Les populations de Ngadiame Ndiaye dans la commune de Koul, autour de leur maire Modou Fall, ont entamé depuis fort longtemps la lutte pour le bitumage de l’axe Mékhé-Koul-Baba Garage-Bambey, long de 53 km. A chaque fois, elles se sont fiées aux promesses des autorités compétentes voire étatiques. Lasses d’attendre, elles ont rallumé leur détermination et crié leur désespoir de vivre avec le mauvais état de cet axe routier. Ce cri du cœur a pris les contours d’un sit-in, hier, afin d’exiger leurs droits. Selon le maire de Koul Modou Fall, cette situation pose «un sérieux problème d’équité territoriale», avant de rappeler que «cette piste qui date de 1939 a été tracée par feu Serigne Cheikh Mbacké Gaïndé Fatma». Mais, s’étrangle-t-il, «tous les ans, même en 2020, à chaque vote budgétaire, on nous dit que les travaux de bitumage sont prévus dans le budget. En vain». Il s’interroge : «pourquoi cette route n’a toujours pas été goudronnée ? Où se trouve le blocage ?», se demande l’édile de Koul, qui rappelle qu’«en 1999, on nous avait fait savoir que la Cse avait gagné le marché du bitumage de la route en question. Mais jusqu’à présent les populations des communes riveraines n’ont pas vu le plus petit centimètre carré de goudron». Ce n’est pas tout. «En 2016, on avait lancé un appel d’offres qui englobait cette piste et l’île à Morphil, qui a déjà vu sa route bitumée. Mais, toujours, les communes traversées par cette route Bambey-Diogo attendent son bitumage.» Il attire l’attention des autorités sur le fait que «cette route est d’une importance capitale pour nous, d’autant qu’elle relie non seulement des régions, mais, au-delà, des pays, la Gambie, le Sénégal et la Mauritanie. Et si jusqu’à présent nous persistons à réclamer son bitumage, c’est parce que, pour nous, il ne saurait être question de parler d’émergence sans disposer de routes bitumées». Et d’indiquer : «Le Cayor, également, mérite ce que Dakar et Thiès ont. Sinon même plus, parce que c’est le monde rural qui porte le développement du pays. Mais ce monde rural, quels que soient sa volonté et ses efforts, s’il ne bénéficie pas de routes goudronnées, finira toujours par dilapider sa production.» Pour dire, selon le premier magistrat de Koul, «un pays encore sous-développé doit savoir cibler ses priorités et les routes dans le monde rural constituent une sur-priorité». Et de penser qu’«il est temps d’interpeller directement le chef de l’Etat, pour savoir : si oui ou non il a donné des ordres pour le bitumage de cette piste et qui a bloqué l’exécution de ses instructions». Surtout que, affirme le maire de Koul, les populations des communes impactées éprouvent d’énormes difficultés avec «nos femmes enceintes, qui souvent font de fausses couches au cours de leur évacuation à Mékhé mais aussi nos paysans qui sont obligés de brader leurs récoltes faute de bonnes pistes de production». Il s’étrangle : «Nous sommes en train d’être appauvris par cette route. Il y a des gens qui quittent Dakar pour venir à Mékhé avec 1000 Fcfa seulement, mais sont tenus de débourser la somme de 3000 franc Cfa pour le trajet Mékhé-Ngadiame, sur six kilomètres.» Pis, «des enseignants refusent d’être affectés dans la zone difficile d’accès. Rares étant les véhicules qui osent prendre le risque d’emprunter cette mauvaise piste». Outre le bitumage de la route, les populations ont aussi réclamé l’électrification de leur localité. «Dans la zone, les fils électriques traversent beaucoup de villages, notamment Ngadiame Ndiaye, Ndiakhaté Saër, Fadione, Keur Madoki Abdou, Ndogola, Maka Diax, Sine Sa Ndiouga, Keur Abdou Ndaw Ndiaye, Keur Aly, qui, malheureusement, vivent toujours dans le noir, ne bénéficiant pas encore d’électrification rurale.» Il explique : «Les installations sont là depuis 2017 mais le courant tarde à venir. Du coup, il se pose un sérieux problème d’insécurité, avec les récurrents vols de bétail perpétués par des bandes de malfaiteurs qui sont en train de faire leur razzia. Avec l’approche de la Tabaski, tous les jours que Dieu fait on a la hantise de se réveiller et de voir nos enclos vidés de leur contenu.»
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