LIVRE «La pomme d’Adam», premier roman de la journaliste Fatou Oulèye Sambou : L’histoire d’amour qui foule au pied les règles de la société

Quelle est la valeur d’une fille célibataire dans la société sénégalaise ? Etre chaste avant le mariage et ainsi perpétuer le legs des anciens est sans doute la réponse la plus pertinente. Rokhaya, héritière d’une famille riche et influente, s’est liée d’amour avec un professeur de mathématiques. C’est, entre autres, l’histoire racontée par la journaliste Fatou Oulèye Sambou dans son premier roman intitulé «La pomme d’Adam». Elle prend forme à Dakar et fait le parallélisme entre deux personnages qui mènent des vies que tout oppose, mais que les caprices du destin agrègent.
Par Malick GAYE
– C’est une histoire d’amour que la nature seule a le don de créer. Doudou, professeur de mathématiques, et Rokhaya, étudiante en médicine, ont noué une relation d’amour contre toute attente. Deux vies que tout oppose, mais que les caprices du destin agrègent. Contre toute attente, chacun trouve en l’autre la pièce manquante du puzzle de sa vie, mais les choses dérapent et se compliquent. C’est l’histoire que Fatou Oulèye Sambou narre dans son roman La pomme d’Adam. Publié aux éditions L’Harmattan, le premier roman de la journaliste espère apporter des réponses à tous ceux qui le liront et que chaque émotion qui y est décrite va s’emparer d’eux pour les aider à mieux apprécier leur vie. Préfacé par Mactar Silla, le docteur ès Lettres et juriste parle d’une «fresque littéraire de haute facture sentimentale, esthétique et humaine, sous la plume vivace de Fatou Oulèye Sambou, dite Fifi» pour qualifier La pomme d’Adam. C’est pratiquement le même son de cloche qu’a entonné le comité de lecture de la maison d’édition. «Voilà un texte bien narré dans un style frais et entraînant avec des thèmes qui claquent. L’auteure est assurément dans son élément. L’écriture est de qualité avec des phrases bien équilibrées dans l’ensemble. Ce qui rend fluide la lecture. Le cadre plaît, l’ambiance aussi. Les descriptions et dialogues sont bien faits et la psychologie des personnages bien maîtrisée. Le texte est ainsi vivant, très visuel et tout à fait à propos. Texte que l’on ne va sûrement pas oublier avec une histoire réaliste», lit-on dans le communiqué.
Rokhaya et La pomme d’Adam
Dans le mémoire collective sénégalaise, le fruit défendu ne se consomme qu’après le mariage. Rokhaya, héritière d’une famille riche, a un avenir radieux qui l’attend. En effet, étudiante en médecine, l’héroïne du livre a des parents qui n’ont pas de problème d’argent. Sa vie, avant de connaître Doudou, était un long fleuve tranquille. «Jeune, belle et bougrement philanthrope, je me suis laissée emporter par la douceur d’un baiser, la tendresse d’une caresse, la chaleur d’un souffle. Celui de Doudou, la pièce manquante du puzzle de ma vie presque parfaite… de mon existence quasi impeccable», dit-elle dans le roman. A-t-elle transgressé la règle de la chasteté pour l’homme de sa vie ? La réponse se trouve dans le livre. Une indice : «Dans cette société, nous sommes comme en état d’arrestation : tout ce que l’on dit… et tout ce que l’on fait… pourrait être retenu contre nous…», dit Rokhaya dans le livre. Qui parle du fruit défendu, cueilli et peut-être croqué par la jeune Rokhaya, à l’occasion d’une longue traversée à la quête du bonheur. C’est à la croisée des chemins entre l’adolescence et l’âge adulte, l’amour et la haine, la passion et l’interdit. Il survole ainsi la vie avec ses plaisirs, ses mystères entre angoisses et espérances, mais aussi ses surprises agréables comme tragiques.
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