«C’est une fierté évidemment. Nous sommes très reconnaissants. On a trouvé en sa personne un modèle qui puisse inspirer la jeune génération, faire le futur. Durant tout son parcours, il n’y a pas d’agenda particulier. Il rentre à l’école par hasard. Il est dans la rue, il entend les chants d’élèves qui s’échappent de la fenêtre de l’école et très curieux, il y va pour les écouter. C’est comme ça que l’instituteur l’a tiré et fait entrer dans sa salle de classe. Son père qui était détenteur d’une érudition avérée, vecteur de la foi islamique, a d’autres ambitions pour ce fils.
L’attention des autorités coloniales est attirée sur cette famille qui n’a pas d’enfants à l’école. Il y a une clé de réparation. Donc il est soutenu par un oncle progressiste qui travaille au chemin de fer du Congo. Et là, il entre à l’école.
Il avait une vocation d’instituteur. Ses résultats font qu’indépendamment de sa volonté, il est exfiltré. On l’emmène avant à Van Vo pour passer son Baccalauréat. Les résultats sont tels qu’il obtient une bourse alors qu’il n’avait projeté d’aller en France.
Sa simplicité, sa fidélité faisaient que des gens commettaient des impairs parfois. Quel que soit leur tord, il remuait ciel et terre pour les accompagner, essayer d’intervenir. Je rentrais, je le voyais parfois en période de crise à l’université à 21 heures, il ne prenait le temps de manger. Il se change et reprend la voiture pour aller voir un magistrat ou la partie adverse. Il rendait visite dans les prisons. Les gens se demandent pourquoi. Et ça retentissait même sur son image, mais ce n’était pas important pour lui. Il ne cédait pas à ses appréhensions ou à ses tentations.
Ma mère a une fois raconté que dans le métro à Paris, quelqu’un s’était fait agresser et il était le seul à intervenir malgré son physique qui n’est pas du tout imposant. Il ne se posait pas de question. Il le fait parce qu’il doit le faire.
Il a été le directeur de l’Institut de la recherche de l’enseignement des mathématiques de la physique et des technologies. Il a introduit les mathématiques modernes dans le secondaire au Sénégal. Il a beaucoup contribué à la formation scientifique et pédagogique des maîtres. Des spécialistes ont dit qu’il est le créateur de la théorie des systèmes variables de particules en Afrique que certains qualifient à cette époque comme une doctrine de la science.»
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