Les structures qui s’adonnent à l’activité d’hébergement touristique de façon irrégulière sont dans le viseur du ministère du Tourisme. En effet, ce dernier, accompagné des forces de défense et de sécurité, a effectué ce week-end, une descente dans la station balnéaire de Saly. Au total, sur les 15 résidences visitées pour le moment composées de 1450 villas, 20 personnes ont été interpellées. Le ministère compte poursuivre ces opérations au niveau des zones touristiques et promet des sanctions.Par Alioune Badara Ciss (Correspondant) – 

 Après l’incendie survenu à la résidence La Palmeraie et qui  a causé la mort de trois personnes, le ministère du Tourisme et des transports aériens veut lutter contre ces structures qui exercent dans l’illégalité. Ses services ont en ce sens, effectué une visite inopinée en compagnie des forces de défense et de sécurité au niveau de ces résidences. Selon Ismaïla Dione, directeur de la Réglementation touristique, cette visite entre dans le cadre d’une mission de contrôle de conformité, de régularité mais aussi, de respect de la réglementation touristique au niveau des réceptifs hôteliers et des résidences. «Nous avons pu contrôler 15 résidences composées de 1450 villas. Cette mission de contrôle nous a permis de déceler certains manquements et points d’amélioration. Parce qu’on a constaté que certaines résidences qui, normalement, devraient être privées, s’adonnent à l’activité d’hébergement touristique de manière clandestine. Cette situation nous a alertés dans la mesure où un établissement ou un réceptif qui n’a pas d’autorisation et qui s’adonne à l’activité d’hébergement présente beaucoup de risques vis-à-vis des visiteurs mais également, expose son propriétaire à di­verses sanctions», a expliqué le directeur de la Régle­men­tation.
En plus du danger sur le plan sécuritaire, cette pratique cause également un grand tort à l’Etat puisque «s’ils exploitent dans la clandestinité, il n’y a pas de taxes collectées, ils ne paient pas à l’Etat mais aussi, ça pose beaucoup de problèmes de sécurité. Ce, dans la mesure où dans la plupart ou la presque totalité des résidences visitées, on n’a pas vu d’extincteur à jour. Aussi, il n’y a pas d’issues de sécurité dans les installations qui posent problème. Pour rappel, le drame qui s’est produit il y a une semaine est très révélateur, parce que s’il y avait les issues qui respectent les normes, on aurait peut-être minimisé les dégâts», a souligné Ismaïla Dione.
La pêche a été bonne, car au cours de cette opération, il y a eu plus de 20 interpellations, des gens qui ont été pris la main dans le sac. Avec cette mission qui va continuer les jours à venir, il espère voir d’autres interpellations. «Il faut rappeler que si on vous donne une résidence privée, c’est pour y habiter. Mais pas pour des activités commerciales pour lesquelles il y a des autorisations et des agréments qu’il faudra chercher auprès des autorités compétentes. Et on a vu que même au niveau des installations, il y a des difficultés. L’autre chose, c’est l’identité des propriétaires de ces résidences qui, souvent, sont établis hors du pays. Et qui collectent à travers des transferts et des dépôts au niveau de leurs banques. Ce qui fait que l’Etat du Sénégal n’y gagne pas beaucoup. Ce qui n’est pas acceptable», fustige M. Dione.
Il invite ainsi les exploitants et potentiels exploitants à se rapprocher des services du ministère du Tourisme pour disposer des autorisations nécessaires et pouvoir faire légalement et avec quiétude, l’activité d’hébergement touristique.
Les autorités comptent traquer toutes ces structures qui s’adonnent à l’activité d’hébergement de manière irrégulière. Cette campagne lancée à Saly va se poursuivre sur toute la Petite-Côte et dans les autres régions du Sénégal.
A l’issue de cette visite, l’autorité a promis de traiter les  résultats et annonce qu’il y aura zéro tolérance.
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