Par Alioune Badara CISS (Correspondant) –

 Environ cinq embarcations transportant plus de 100 pêcheurs sont mobilisées depuis presque une semaine par les garde-côtes bissau-guinéens. Il est reproché à ces pêcheurs d’utiliser du monofilament, alors qu’ils pensaient qu’aucune convention internationale n’interdit l’utilisation de ces filets dans les activités de pêche. Pour venir au secours de leurs camarades, les pêcheurs de Joal étaient face à la presse ce week-end, pour solliciter l’intervention de l’Etat pour la libération de ces pêcheurs arrêtés.
Ces derniers, selon leurs camarades de Joal-Fadiouth, sont actuellement détenus à Cacheu, une ville côtière de Guinée-Bissau, située sur la rive gauche du Rio Cacheu, à l’extrémité nord-ouest du pays. «On leur reproche de pêcher dans les eaux territoriales bissau-guinéennes avec du monofilament, alors qu’il n’y a aucune convention internationale qui interdit l’utilisation de monofilament dans les activités de pêche», a déclaré Ameth  Wade, président du Gie «And Bokk Khôl» de Joal-Fadiouth. Face à ces accusations, les professionnels de la pêche artisanale demandent l’intervention des autorités sénégalaises pour la libération de pêcheurs originaires de Joal-Fadiouth qui étaient à bord de cinq embarcations. «Ces pêcheurs sont laissés à leur propre sort, sous le soleil et parfois la pluie. Dans un premier temps, on leur avait infligé une amende de 500 mille francs Cfa, avant de la ramener à deux millions de francs Cfa par pirogue», regrette Ameth Wade.
Pire, se désole Baye Cissé, «nos camarades ont vu leurs bidons de carburant, leur nourriture et tout ce qui se trouvait dans les embarcations au moment de leur interpellation vidés. Pourtant, avant d’embarquer en mer, chaque pirogue dépense entre deux et trois millions de francs Cfa. 700 à 800 mille francs en carburant, 350 mille francs en glace, un million de francs en nourriture et appât, compte non tenu du filet et du moteur qui coûtent des millions».
Les responsables du Gie «And Bokk Khôl» renseignent aussi que ces embarcations ont leurs licences en bonne et due forme et que la date de validité va jusqu’à fin septembre. Ils ont également précisé avoir informé la Direction des pêches maritimes (Dpm), mais en vain. Raison pour laquelle ils interpellent  le président de la République, Macky Sall, pour tirer d’affaire ces malheureux pêcheurs.
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