Aliou Cissé a dévoilé hier une liste de 25 Lions pour la double confrontation contre la Namibie, les 9 et 12 octobre. Comme prévu, la convocation du binational Bouna Sarr n’a pas manqué d’être évoquée par la presse. Sur ce cas et d’autres sujets, le sélectionneur national s’est expliqué.Par Woury DIALLO – Double confrontation contre la Namibie

«Les matches aller et retour, il faudra les aborder avec beaucoup d’humilité. La Namibie a fait un bon début dans ces éliminatoires avec de très bons joueurs. Si nous regardons aujourd’hui, les trois équipes avec qui nous nous battons pour nous qualifier, l’équipe qui a fait le meilleur départ, c’est la Namibie. Les gosses sont conscients de l’attente du Peuple. Ils ont l’expérience de ce genre de match. Aujourd’hui, face à des blocs bas, face à des équipes resserrées qui jouent pratiquement à 10 derrière, avec un attaquant, je crois que notre équipe est en train de montrer qu’elle est capable d’être patiente, de bien préparer ses victoires.»

Convocation de Bouna Sarr
«Je peux vous garantir que je ne vais supplier un joueur pour qu’il vienne jouer pour le Sénégal. Par contre, le travail que nous fournissons depuis des années, les résultats obtenus, la façon dont les joueurs viennent pour défendre les couleurs de l’Equipe nationale du Sénégal, en termes de patriotisme, ce ne sont pas des choix par défaut. Donc je pense que Bouna Sarr n’a pas fait un choix par défaut. Nous sommes très contents de l’avoir avec nous. C’est un bon joueur parce que c’est un joueur expérimenté. Au niveau de ce poste de latéral droit, nous avons besoin de nous renforcer avec les blessures de Moussa Wagué et Youssouf Sabaly ; Lamine Gassama étant à la recherche d’un club. Maintenant pour son intégration, Bouna devra se battre pour gagner sa place.»

Manque de temps de jeu de Nampalys Mendy
«Ce n’est pas la première fois qu’on est confrontés à ce genre de situation où certains joueurs ne jouent pas avec leurs clubs. Il y a eu Ismaïla Sarr, Krépin Diatta… Je ne peux pas forcer les entraîneurs de clubs de faire jouer nos joueurs. Il m’arrive avec mon staff de discuter avec eux pour savoir l’évolution de nos garçons. La compétitivité, la forme du moment nous aident à constituer un groupe. Mais on ne peut pas tout chambouler, tout changer parce qu’il y a une différence entre les temps de jeu des uns et des autres. Ce n’est jamais facile pour un joueur de ne pas être titulaire dans son club. En les convoquant, cela prouve qu’on a confiance en eux. Mais c’est à eux de se battre, d’être prêts, de travailler dur pour justement être au rendez-vous le jour qu’on aura besoin d’eux.»

Risque de forfait des «Anglais»
«Avec cette pandémie, cela devient de plus en plus compliqué pour les entraîneurs. Nous sommes en attente. Depuis la dernière date Fifa de septembre, on a constaté que les joueurs sud-américains avaient joué avec leurs sélections et quand ils sont revenus, ils avaient intégré leurs formations sans pour autant qu’ils soient confinés. Nous attendons donc que la Fifa mette sur un même pied joueurs africains et joueurs sud-américains et leur permettre de jouer les deux matchs et revenir dans leurs clubs sans pour autant être confinés. A défaut, on constituera une deuxième équipe pour aller jouer face à la Namibie en Afrique du Sud. Nous avons des dirigeants qui sont capables de régler cette situation, aussi bien nos présidents de Fédération que la Confédération africaine. Nous avons bon espoir. On en a beaucoup parlé cette semaine avec le président Augustin Senghor.»

Absence de locaux dans la liste
«Il n’y a pas de débat sur le football local. Il y a des garçons qui viennent, c’est vrai qu’il n’y en a pas beaucoup. Je les connais, je les suis, qu’ils continuent à travailler. L’Equipe nationale se mérite. Nous essayons en tout cas de créer la meilleure équipe possible, avec de très bons joueurs, qui sont un peu partout dans le monde. Mais comme j’ai l’habitude de le dire, je n’ai rien du tout contre le football local. Pour moi ce n’est pas véritablement un débat. L’Equipe nationale du Sénégal, je l’ai dit et répété, appartient à tout le monde. Je crois que ce qui est important pour nous c’est de mettre en place la meilleure équipe possible.»

Prolongation de son contrat
«J’ai en effet prolongé pour 2 ans mon contrat et je suis fier et content. C’est la forme d’une reconnaissance du travail bien fait. Nous sommes aussi conscients qu’il faut toujours la gagne et d’autres victoires. Les objectifs sont la victoire finale à la Can et une deuxième qualification d’affilée à la Coupe du monde. Mais aller gagner une Can, ça ne se décrète pas. On a envie de gagner. Mais nous savons aussi qu’il y a 5 à 6 équipes africaines qui sont capables de gagner. A nous d’être forts comme on l’a été lors de la dernière Can.»

Un Mondial tous les deux ans
«Tous les quatre ans, je pense que c’est bien. Tous les deux ans, je pense que c’est un peu compliqué, surtout pour nous, le continent africain. Il ne faut pas changer. C’est parfait com­me ça. Cela donne une ferveur.»
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