La mortalité infanto-juvénile continue de faire pleurer des parents au Sénégal. En 2020, le pays a enregistré presque 800 décès.Par Khady SONKO – 

La mortalité maternelle et néonatale est un douloureux et épineux problème au Sénégal. Malgré les efforts déployés, le phénomène persiste. En 2020, 791 décès ont été enregistrés dont 100 décès maternels dans la région de Tambacounda et 99 décès à Dakar. Les régions de Kaffrine, Tambacounda, Kédougou, Kolda et Ziguinchor ont le grand nombre de décès maternels et néonataux. Selon le ministère de la Santé et de l’action sociale, la mortalité maternelle est à 236 pour 100 mille naissances vivantes et la mortalité néonatale se situe à 21 pour mille naissances vivantes. Alors que la mortalité infanto-juvénile culmine à 37 pour mille naissances vivantes.
Ces défis interpellent le Sénégal, qui s’est engagé à atteindre d’ici 2030, les Objec­tifs de développement durable (Odd). «Pour ce faire, il nous faut intensifier les interventions. L’espoir est permis avec l’ouverture des hôpitaux de Kaffrine, Touba, Sédhiou et Kédougou ainsi que l’ouverture prochaine des blocs opératoires et des centres de santé qui étaient fermés», a listé Dr Amadou Doucouré. Le directeur de la Santé de la mère et de l’enfant s’exprimait hier au Forum de plaidoyer des parlementaires pour l’instauration d’une Journée nationale de lutte contre la mortalité maternelle, néonatale et infanto-juvénile au Sénégal.
Pourtant des progrès ont été obtenus grâce à des interventions phare qui ont impacté la santé de la mère, de l’enfant et du nouveau-né à travers la promotion des soins obstétricaux et néonataux d’urgence, le repositionnement de la planification familiale et la promotion de l’accouchement par un personnel qualifié. L’institution­nalisation de la Journée de la lutte contre la mortalité maternelle, néonatale et infanto-juvénile vient conforter ces progrès. Cette journée sera entre autres, un fort moment de plaidoyer à l’endroit des autorités administratives et politiques, mais aussi de faire des activités de sensibilisation auprès des populations et des communautés pour qu’il y ait des comportements favorables à l’amélioration de la santé.
Par ailleurs, le gouvernement a mis en place un ambitieux projet pour réduire cette mortalité : intitulé investir pour la santé de la mère et de l’enfant, il va permettre le recrutement massif de 1000 agents, la réouverture de tous les blocs opératoires mais aussi le développement de la santé des adolescents qui constitue un pilier essentiel pour réduire la mortalité maternelle et néonatale. «De 2012 à 2020, plus de 10 milliards de francs Cfa ont été dépensés par le gouvernement pour octroyer des bourses à des médecins généralistes pour se spécialiser. Aussi le niveau de certains hôpitaux a été relevé au niveau de certaines régions», rappelle Dr Dou­couré. Par conséquent, il invite les jeunes médecins spécialistes à aller à l’intérieur du pays pour servir la population pour atteindre la Couverture maladie universelle.
ksonko@lequotidien.sn