Jugé pour diffusion de fausses nouvelles : Guy Marius Sagna prend 3 mois avec sursis

Par Justin GOMIS –
Trois mois de prison assortis de sursis. C’est la peine infligée hier à Guy Marius Sagna pour diffusion de fausses nouvelles. Pourtant dans son réquisitoire, le Parquet avait demandé de le condamner à 6 mois ferme. Mais pour le leader de Frappe France Dégage, les conseils du maître des poursuites n’ont pas été suivis par le Tribunal. Et même si l’activiste a recouvré sa liberté, la défense est restée sur sa faim. Un de ses conseils, Me Khoureychi Ba, a fait savoir que c’est une décision qui le laisse sur sa faim. «Nous avions demandé que notre client soit renvoyé des fins de fin de la poursuite. Le procureur avait demandé sa condamnation à 6 mois ferme. Notre client a été déclaré coupable, ce qui n’était pas évident du tout et qui est complètement en marge de la légalité. Il a été condamné, même si la décision a été assortie de sursis. C’est quand même une décision de condamnation», a regretté la robe noire.
D’après Me Ba, il n’y avait pas matière à condamner. «C’est pourquoi nous lui avons demandé le renvoi de la poursuite sans peine, ni dépens puisqu’il n’y avait pas de dérives constituées. Il n’y a pas de dérives dans la mesure où il n’y a pas de diffusion de fausses nouvelles. Il y a tout simplement une opinion qui a été émise par Guy Marius Sagna, conformément aux dispositions de l’article 10 de la Constitution qui permet à tout citoyen d’exprimer son opinion et surtout la gendarmerie n’est pas une institution de l’Etat», précise Me Khoureychi Ba qui s’empresse d’ajouter que les institutions de l’Etat sont énumérées dans la Constitution et la gendarmerie n’en fait pas partie. «On ne peut donc représenter le ministère public, qui est l’accusation, et soutenir son système d’attaque sur ces bases totalement inopérantes. C’est en cela que cette décision n’est pas conforme au droit donc et nous ne la partageons pas», dit-il. A l’en croire, la défense compte interjeter appel. «Nous attendons que Guy Marius Sagna soit élargi pour nous concerter sur la suite à donner à un tel dossier. Parce que nous pensons que ce débat doit se poursuivre au niveau de la Cour d’appel. Il faut qu’une juridiction supérieure dise sur quoi se base cette décision qui, une fois de plus, n’est pas une bonne décision», a conclu le conseiller de l’activiste.
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