Après la levée du corps à l’hôpital Fann de Dakar, en présence du monde sportif, des autorités étatiques, le corps du sélectionneur national des U23, Joseph Koto, a été acheminé hier au cimetière Saint-Lazare où «le Lion» repose pour l’éternité.Par Mamadou SAKINE – 

Hier, il y avait de l’émotion à la morgue de l’hôpital Fann. Autour de la dépouille de Joseph Koto dans le cercueil aux couleurs de la Jeanne d’Arc de Dakar, la douleur était saisissante sur le visage des acteurs du monde sportif, proches et amis. «Je vais essayer d’être bref….», déclare le président de la Fédération sénégalaise de football, Me Augustin Senghor. Etreint par l’émotion, il ne termine pas sa phrase. Il est consolé, puis reprend ses forces pour poursuivre. «Ce qui m’a marqué en premier, c’est sa foi. Nous avons voyagé un peu partout, il ne se séparait jamais de son chapelet. Ce que je peux dire aussi, c’est sa fidélité. C’était un homme de conciliation. En termes de patriotisme, il est difficile de trouver mieux. Sa plus grande force, c’était l’humilité. On ne l’entendait jamais après les victoires se proclamer plus beau que tout le monde, hausser les épaules», témoigne Me Augustin Senghor. A un moment donné, révèle le patron du football sénégalais, les gens ont même remis en cause ses diplômes. Alors que c’était l’un des entraîneurs les plus diplômés du Sénégal, argue-t-il.
Au milieu de l’assistance, un homme avance doucement vers le cercueil. Les deux mains posés dessus, il implore le Tout Puissant d’accorder le paradis au défunt avec une forte émotion. Les témoignages continuent sur l’homme. «Koto, comme nous l’appelions affectueusement, fait partie de ces silhouettes agréables et familières aux Sénégalais par leur attachement et leur fidélité à leur métier, leur passion, leur amour pour la Patrie, leur sens du devoir et du sacerdoce, leur joie de vivre, surtout leur capacité exceptionnelle transcendait les situations les plus difficiles pour les transformer en opportunités afin d’aller plus loin, toujours plus loin et plus au fond et de faire toujours plus et mieux», atteste le ministre des Sports, Matar Bâ, venu apporter un message d’adieu et de condoléances de la Nation au nom du président de la République, Macky Sall. Il est religieusement écouté, à l’image des autres intervenants, par le public. «L’Asc Jaraaf ne t’oubliera jamais ! Repose en paix notre BoudChou national!», pouvait-on lire sur une banderole tenue par des joueurs, aux côtés d’autres, avec celle de la Ja. D’ailleurs, le ministre a salué avec «respect et déférence la mémoire du passionné de la Jeanne d’Arc, le club de sa vie, de l’international de football talentueux, de l’encadreur de l’Equipe nationale hors pair».
Pour Issa Lô, président de la Jeanne d’Arc, «Joseph Koto est un symbole et les symboles ne meurent pas». Il a aussi révélé que la Jeanne d’Arc ne s’était jamais opposée au départ de Koto à Monaco.
C’est sous un soleil de plomb que le cortège funèbre à la tête des motards, a quitté Fann pour Sacré-Cœur devant chez lui, à l’église ensuite. Avant que Joseph Koto ne soit inhumé au cimetière Saint-Lazare, sa dernière demeure.
msakine@lequotidien.sn