Pourquoi parle-t-on de paix sans poser les conditions de son essor, avec une certaine peur au ventre ?
Le monde traverse une crise sans précédent. Nos valeurs sont bafouées chaque jour davantage, sans que nous nous indignions. La paix est menacée si bien que la cohésion sociale en a pris pour son grade, notre commune volonté de vivre en commun itou. Les médias passent sous silence cela et préfèrent des programmes sans prise sur notre véritable vécu quotidien.
Les principes fondamentaux qui sous-tendent le Sénégal ne sont guère activés et la pierre angulaire sur laquelle elle repose est à chaise, par l’absence de trois maillons essentiels dans la chaîne :
-une injustice qui refuse de dire le droit,
-l’organisation d’élections libres et transparentes,
– l’existence de dirigeants intègres.
Avec cette triptyque, la paix sera un vœu pieu, une utopie, et sera difficilement atteinte. Les gens font fi de cela, sans oser aller au fond des choses, oubliant Allah swt, tout en espérant sa protection, j’ai failli dire sa Miséricorde. Ils refusent systématiquement d’enrober ces trois poumons qui permettent à la paix de respirer.
Ces trois leviers sont dans les recommandations de Dieu et des enseignements de la meilleure des créatures, Seydina Mouhamed saw.
Au Sénégal, une seule autorité est montée au créneau, pour exiger du gouvernement l’organisation et la transparence dans tout le processus électoral ou autres manifestations à venir. Pendant ce temps, quantité de personnes rasent les murs et préfèrent caresser, dans le sens du poil de la bête, les gens du pouvoir. Sans la véritable paix, ce vocable si cher, le chantier vers le développement, ne saurait se bâtir correctement et reposerait sur du sable mouvant.
L’absence de paix au Mali, ou cette chienlit au Mali voisin, avait débouché sur un coup d’Etat lors des dernières législatives, lorsque le pouvoir d’alors cherchait à confisquer la volonté de changement du Peuple. Le pouvoir voulait faire main basse sur les ressources du pays, par une gestion opaque, nébuleuse et scandaleuse qui exclut, de fait, la grande majorité des Maliens. Cette importante frange des populations risquait de végéter dans la misère et la pauvreté.
Vouloir gouverner sans la paix, c’est ouvrir la boîte de Pandore et se mettre à dos les recommandations divines et les enseignements du prophète, Seydina Mouhamed saw.
Tout le monde en est conscient et le seul hic est que les Sénégalais, au nombre de dix-sept millions, refusent d’enfourcher ce cheval blanc qu’est la paix.
«Un Sénégal de tous, par et pour tous» est possible ; simplement il faut savoir trier pour sortir la bonne graine de l’ivraie. Et la vérité est la seule soupape de sécurité. Présentée ainsi, la Nation connaîtra une paix dépouillée de toute illusion. Sénégalais, évitons le parti-pris, jugements de valeur et susceptibilités, facteurs de divisions et de dégringolades.
Le monde occidental s’est développé parce qu’il a réglé définitivement deux problèmes majeurs : une justice devant dire droit et l’organisation d’élections libres et transparentes.
Au Sénégal, rien de nouveau sous les tropiques, les vigies, sentinelles, n’osent plus élever la voix, si bien que les recommandations coraniques sont rangées dans un placard vermoulu, à la merci des cafards.
Ps: Cet article ou petite contribution ne vise personne et aucune circulation ne le motive. Je veux uniquement susciter un débat sain, afin que les Sénégalais dévissent tranquillement pour la paix, seul gage de stabilité.
Cheikh Meissa NDIAYE
Ancien sénateur, notable à Kébémer