ONU – Elu à la Commission du droit international : Pr Alioune Sall sur les traces de Doudou Thiam

La Commission du droit international de l’Onu va compter sur un Sénégalais. Il s’agit du professeur Alioune Sall, élu vendredi, et qui sera le 2ème compatriote, après Doudou Thiam, à siéger au niveau de cette commision. Un bon point pour la diplomatie sénégalaise.Par Hamath KANE
– Une nouvelle victoire pour la diplomatie sénégalaise sans doute. Le professeur Alioune Sall a été élu, vendredi dernier, membre de la Commission du droit international (Cdi) des Nations unies. Et brillamment. En effet, Le Quotidien a appris que, sur la quinzaine de candidats issus des pays d’Afrique, le Pr Sall est arrivé deuxième, derrière le candidat anglo-sierra léonais, Charles Jalloh, avec trois points d’écart seulement. Un résultat d’autant plus flatteur d’ailleurs que ce scrutin, au cours duquel le juriste sénégalais a été élu «de façon nette, dès le premier tour», concernait toutes les parties du monde. C’est aussi l’image du Sénégal qui s’en retrouve davantage redorée puisque, souligne-t-on, «jusque-là, un seul Sénégalais a siégé à la Commission du droit international de l’Onu» qui existe depuis 1947. Il s’agit de Me Doudou Thiam, qui a été ministre des Affaires étrangères du Président Senghor. L’universitaire ne devrait pas être dépaysé dans cet organe de l’Onu composé de 34 personnalités, «souvent d’éminents professeurs ou jurisconsultes très compétents et connus à l’échelle planétaire», mais aussi de grands théoriciens du droit international. C’est pourquoi justement d’aucuns qualifient la Cdi, qui se réunit 3 ou 4 fois l’an à Genève, sur des sujets que l’Assemblée générale de l’Onu, de «laboratoire du droit international». Le profil de l’emploi était évident pour ce spécialiste du droit communautaire et international, qui a aligné les titres depuis le Prytanée militaire. Professeur agrégé et Titulaire des universités, Alioune Sall n’a pas fait que de la théorie du droit international, puisqu’il a plaidé devant la Cour internationale de justice de La Haye en tant que conseil de l’Etat du Sénégal, mais aussi devant la Cour de justice de l’Uemoa et celle de la Cedeao. Il a ensuite exercé un mandat de juge à Abuja. C’est dire que ses qualités rédactionnelles devraient beaucoup servir à la Commission du droit international qui doit statuer sur des sujets chauds, comme la protection de l’atmosphère, le rehaussement du niveau de la mer, les problèmes climatiques, etc. Et avec les enjeux liés à la Cop 26 tenue à Glasgow (Ecosse), la présence des spécialistes africains de la trempe de Alioune Sall à la Commission du droit international est plus que nécessaire. Pour ne jamais rester dans la logique de «L’émotion et la Raison», le dernier ouvrage de Pr Alioune Sall, qui traite de la réaction du continent face à la justice internationale.
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