Au Burkina Faso, le bilan d’une attaque terroriste dans le Soum s’est alourdi puisque le nombre de morts est passé de vingt à 32 dont 28 gendarmes et 4 civils. Ce qui a poussé les autorités à décréter 3 jours de deuil national à partir d’aujourd’hui. Ainsi, le pays perd de plus en plus du terrain. La crainte de subir le phénomène malien est aujourd’hui grandissant au Burkina Faso.Par Aliou DIALLO

– Le manque de solution à l’insécurité au Nord Mali était l’élément central qui avait précipité la chute du régime du Président Ibrahim Boubacar Keïta. Son ex-homologue du Burkina Faso, Roch Marc Christian Kaboré, doit-il craindre pour son fauteuil ? La question mérite d’être posée. En effet, le problème de sécurité devient de plus en plus grandissant mais surtout préoccupant dans son pays. Un phénomène qui pousse les membres de l’opposition comme ceux de la Société civile à accentuer la pression sur le pouvoir. Ils réclament tous une amélioration de la sécurité dans les zones abandonnées par les populations à cause des attaques répétées des groupes terroristes.

Deuil national de trois jours
Ces derniers ont fini de semer la terreur dans de nombreuses zones du pays. Chaque attaque avec son lot de morts. La dernière, survenue dans la province du Soum, dans le Nord du pays, dimanche 14 novembre, a vu son bilan s’alourdir en passant de vingt personnes tuées à 32 dont vingt-huit gendarmes. Ce qui a poussé les autorités du pays à décréter un deuil national de trois jours, à partir de ce mardi.
En fait, c’est un détachement de la gendarmerie qui a été la cible cette fois ci d’hommes armés. Ils étaient venus vers 5h 00 en motos et à bord de véhicules pick-up, ont soutenu des sources sécuritaires interrogées par Rfi. «Des chiffres toujours difficiles à accepter lorsque nous avons des victimes. Depuis que nous sommes dans cette guerre. Nous continuons à subir des attaques injustes qui nous font perdre des hommes», déclare Ousséni Tamboura, le porte-parole du gouvernement. «Nous avons subi une attaque lâche et barbare, mais les hommes ont résisté avec bravoure face à l’ennemi», ajoute Maxime Koné, le ministre de la Sécurité.
Ces simples condamnations peuvent sonner chez de nombreux Burkinabè comme un aveu d’impuissance des autorités étatiques. Avant ce coup dur pour les gendarmes, vendredi dernier, sept policiers avaient été tués lors d’une attaque dans la même région. Depuis l’entrée en action des groupes terroristes au Burkina Faso, l’on estime le nombre de morts à 2000, plus d’un million de déplacés. A ce rythme où vont les choses, le pays risque de perdre une grande partie de son territoire comme le Nord Mali qui a échappé au contrôle de l’Etat.