Décision – Après les violences à Ngalandou Diouf et à l’Arène nationale : Les «Navétanes» suspendus, la lutte en sursis

L’indignation a été vive et générale suite aux scènes de violence survenues à l’occasion d’un match de «Navétanes», lundi au stade Ngalandou Diouf de Rufisque, avec un mort enregistré et de nombreux blessés. En attendant les sanctions à venir, l’Oncav a décidé de suspendre les matchs dans la région de Dakar. Une sorte d’épée de Damoclès sur la lutte avec frappe qui s’est aussi illustrée de la mauvaise des manières dimanche à l’Arène nationale.Par Hyacinthe DIANDY
– Les images continuent de défiler en boucle sur les écrans de télévision, tellement ce qu’on a vu lundi au stade Ngalandou Diouf de Rufisque se passe de commentaires. «Incompréhensible», «inadmissible», «intolérable»… Les mots n’ont pas manqué pour qualifier de tels actes. Des incidents tellement graves, suivis de mort d’homme et de blessés graves, et qui ne pouvaient laisser insensible le président de la République.
Macky Sall tape sur la table !
Dans un tweet, Macky Sall écrit : «La spirale de violence dans nos stades doit immédiatement cesser. L’agression physique des personnes et la destruction de biens publics sont intolérables et inacceptables. J’en appelle à la responsabilité de tous ! L’Etat saura, avec fermeté, prendre les siennes», a martelé le chef de l’Etat.
Bien avant, le ministre des Sports s’est dit «meurtri» suite à ces actes de violence. «Ce qui s’est passé à Rufisque est douloureux et inacceptable pour le sport sénégalais. Rufisque souffrait d’un manque criard d’infrastructures sportives. Et je me rappelle, durant 7 ans, ils ont eu des difficultés à reprendre les activités sportives. L’Etat les a accompagnés en passant par la collectivité locale. Et ils ont ensuite repris. Ce qui a été une bouffée d’oxygène pour l’équipe fanion de Rufisque. Alors, si un match de Navétanes, qui vise l’épanouissement des jeunes, vire au drame et que l’infrastructure sportive est détériorée, saccagée, je peux dire que c’est inacceptable et malheureux», a pesté le patron du sport sénégalais. Qui ajoute : «Moi qui ai suivi tout ce processus de réhabilitation du stade, je suis meurtri de voir le monde sportif assister à cet évènement malheureux.»
En attendant les sanctions à venir et les poursuites judiciaires qui ne vont pas manquer, le président de l’Oncav (Organisme national de coordination des activités de vacances), a pris une première décision forte. Dans un communiqué, Amadou Kane annonce la suspension des matchs dans toute la région de Dakar. «Suite aux événements graves survenus cet après-midi au stade Ngalandou Diouf de Rufisque, nous vous instruisons de surseoir provisoirement à l’organisation des compétitions du Championnat national populaire (Cnp) dans toute la région de Dakar», peut-on lire.
Le combat Boy Niang-Tapha Tine sera scruté
Une décision qui pourrait concerner la lutte avec frappe qui a aussi donné dimanche dernier à l’Arène nationale, une mauvaise image du «sport de chez nous». Agressé en pleine figure par un batteur de Siteu, Papa Sow n’ayant pu lutter suite à une décision médicale. Une annulation du combat qui a occasionné de graves scènes de violence, avec le saccage des chaises des tribunes, suivi de nombreuses agressions hors du stade.
Du coup, le Cng de lutte joue gros lors du prochain combat entre Boy Niang et Tapha Tine, calé pour le dimanche 19 décembre. Une affiche à «haut risque» si on sait que le moindre débordement pourrait faire connaître au «sport de chez nous», le même sort que les Navétanes dont le championnat à Dakar vient d’être suspendu.
Matar Ba attendu face aux députés, ce dimanche
D’ailleurs, il faut noter que c’est dans ce contexte de violence que le ministre des Sports va faire face aux députés pour défendre son budget. Ce sera, selon le calendrier de passage des ministres, ce dimanche 12 décembre. Un face-à-face entre Matar Ba et les élus du Peuple très attendu et où il sera forcément question des dérives de Ngalandou Diouf et de l’Arène nationale.
hdiandy@lequotidien.sn