Ce samedi 11 décembre, les 76 délégués de la Fédération camerounaise de football (Fécafoot) éliront leur président. Une élection dominée par le duel entre le président par intérim sortant, Seidou Mbombo Njoya, et l’ancien international et ex-capitaine des Lions Indomptables, Samuel Eto’o.
Le principal enjeu de l’élection est la sortie de l’instance faîtière du football camerounais, de la crise dans laquelle elle est plongée depuis 2009. Une crise marquée par la mise sous tutelle de la Fécafoot par la Fifa à deux reprises, et l’annulation de l’élection de deux présidents par le Tribunal arbitral du sport.
Pour plusieurs analystes sportifs, ce qui est en jeu, c’est la gestion du football et surtout des revenus issus des contrats avec les équipementiers, des droits commerciaux avec les sponsors et des subventions de la Caf et la Fifa.
Dimitri Mebenga, journaliste sportif, estime que l’élection à la présidence de la Fécafoot va au-delà du Cameroun. «Le président de la Fifa a besoin d’un président de la Fecafoot qui partage sa vision du football, et notamment l’organisation d’une Coupe du monde tous les deux ans», dit-il.

Deux comités exécutifs rivaux
Elire un président à la Fécafoot s’assimile à la malédiction de Sisyphe depuis plus de 10 ans, au Cameroun. Un éternel recommencement dû à une querelle sur les statuts de la Fécafoot et la légitimité de l’Assemblée générale devant désigner le Comité exécutif de l’instance faîtière du football camerounais.
Trois processus électoraux ont ainsi déjà été invalidés par le Tribunal arbitral du sport et deux présidents ont vu leur mandat annulé et écourté. Actuellement, deux comités exécutifs se font concurrence.
Le premier dirigé par l’actuel président par intérim sortant, Seidou Mbombo Njoya. Il est soutenu par la Caf, la Fifa et le gouvernement camerounais.
Le second, appelé «Comité exécutif provisoire», composé par des délégués de l’Assem­blée générale de 2009, est dirigé par Albert Mbida, un Séna­teur du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc), le parti au pouvoir.
Ce comité s’appuie sur plusieurs décisions favorables du Tribunal arbitral du sport qui reconnaît comme seule Assemblée générale légitime, celle de 2009.

Dernière minute : le Tas autorise la tenue de l’Ag élective
Pour Abdouraman Babba, qui a provoqué l’invalidation de l’élection de deux présidents de la Fécafoot, le processus électoral en cours est «un faux processus qui débouchera par une décision du Tribunal arbitral du sport, constatant sa nullité». Il affirme avoir saisi le Tas, le 9 novembre 2021, à cet effet.
Mais, il sera déçu. La requête introduite auprès du Tas par 43 membres, se revendiquant de l’Assemblée générale 2009 de la Fécafoot en vue de l’annulation du processus électoral, a été rejetée.

Le duel Mbombo Njoya-Eto’o aura bien lieu
Ils seront finalement quatre candidats en lice : Seidou Mbombo Njoya, Samuel Eto’o, Jules Dénis Onana et Zacharie Wandja. Du coup, le duel Eto’o-Seidou Njoya aura bien lieu. Les deux alliés de la précédente élection sont devenus des rivaux.
Le premier a déjà reçu le soutien des délégués de 7 régions, sur les 10 que compte le pays. Le second a, à ses côtés, plusieurs anciens footballeurs et le Syndicat national des footballeurs du Cameroun.
Avec bbc.com