Promouvoir la langue et la culture espagnoles en Afrique subsaharienne à partir du Sénégal. Cette volonté a conduit à la mise en place de l’Institut Cervantès de Dakar, selon Luis Garcia Montero, le directeur dudit institut. Avec plus de 350 000 étudiants en espagnol et quelque 3000 professeurs, l’Institut Cervantes de Dakar, avec une vocation internationale, vient renforcer sa présence et sa capacité à promouvoir la culture et la langue espagnoles.Par Ousmane Sow

– A l’instar des autres instituts étrangers dans la capitale sénégalaise, l’Institut Cervantès vient de s’ajouter à la liste. L’érection de cet institut obéit à la logique d’ouvrir «un nouveau chantier de la coopération culturelle entre le Sénégal et l’Espagne», a soutenu hier, Abdoulaye Diop, le ministre de la Culture et de la communication, qui a procédé à son inauguration au 125 avenue Cheikh Anta Diop, à proximité de l’Ucad. «Dakar est heureux d’accueillir l’Institut Cervantes car, sur cette terre du Sénégal, se réalise aussi la révolution littéraire africaine», a-t-il indiqué. Pour le ministre Abdou­laye Diop, l’Institut Cervantès vient à point nommé «renforcer la langue espagnole dans notre programme scolaire, de lycée et de collège mais aussi l’engouement réciproque de nos jeunes pour la culture et le sport». Aussi s’est-il réjoui, devant la Reine d’Espagne, Letizia Ortiz, le directeur de l’Institut Cervantes, Luis Gar­cía Montero, et le secrétaire d’Etat en charge de l’Amérique latine, des caraïbes et de l’espagnol dans le monde, Juan Fernández Trigo, qui ont souligné dans leur discours, l’importance du travail que ce centre stratégique réalisera pour promouvoir l’espagnol et sa culture en Afrique subsaharienne à partir du Sénégal. Ils ont dévoilé ensemble la plaque commémorant l’inauguration et signé ensemble le livre d’or après une visite des lieux. Après les travaux de rénovation que le président Pedro Sánchez avait visités en avril dernier, le bâtiment dispose désormais de quatre salles de classe, d’une bibliothèque, d’une salle polyvalente pouvant accueillir jusqu’à 50 personnes, de plusieurs bu­reaux et d’un réseau IP informatique. «Le siège de Cer­vantès permettra de promouvoir la langue et la culture espagnoles dans toute l’Afrique subsaharienne, où il n’existait jusqu’à présent que deux salles de classe : celle de Dakar créer en 2010 et celle d’Abidjan (Côte d’ivoire), créée récemment», a assuré Luis Garcia Montero, le directeur de l’institut. Cepen­dant, avec l’inauguration du Cervantes de Dakar, «l’institut renforce sa présence et sa capacité à promouvoir la culture et la langue espagnoles dans toute l’Afrique subsaharienne», déclare Luis García Montero, le directeur de l’Institut Cervantes de Dakar.

Un joyau précieux pour l’Espagne
L’amour de la langue espagnole des lycéens, collégiens, la similitude qui existe entre le français et l’espagnol, la facilité de comprendre la langue, la passion et le dynamisme des professeurs d’espagnol favorisent également, selon Léontine Ndiaye, professeur d’espagnol au lycée Camps marchand de Rufisque, l’érection de l’Institut Cervantes, qui est le seul d’ailleurs centre culturel espagnol dans ce pays africain et il entretient une étroite collaboration avec la «Culture de Dakar», section culturelle de l’ambassade d’Espagne. L’Aula Cervantes (bibliothèque) de Dakar, ouverte depuis avril 2010, est devenue maintenant un institut complet. «L’institut Cervantès représente pour le Sénégal et l’Afrique subsaharienne, un joyeux précieux. Plus de visibilité pour l’espagnol et pour l’Espagne. Parce qu’avant, c’est L’Aula Cer­vantes qui existait mais maintenant, c’est devenu un institut complet et privilégié pour tous les apprenants de la langue espagnole avec plus d’opportunités pour le programme de formation en tant que professeur d’espagnol et aussi la participation et l’organisation des examens pour obtenir le Diplôme d’espagnol (Dele) », a souligné Mme Léontine Ndia­ye.
La cérémonie ne pouvait pas manquer de musique qui a eu une influence décisive sur la pénétration de l’espagnol dans la région, d’abord à travers les boléros et la rumba, puis la salsa, et maintenant le reggaeton, ainsi que les feuilletons et la Liga de football. Pour cette raison, deux courts spectacles musicaux ont été présentés aux invités : l’un par Raúl Ro­dríguez et Sirifo Kouyaté, qui ont fusionné les musiques espagnole et sénégalaise, et l’autre, Afroflamenco par Dem Dikk, dirigé par le musicien Sidy Samb.
Stagiaire