Nous sommes le 23 décembre 2019. Les préparatifs de la naissance du Messager de Nazareth et du nouvel an chrétien, vont bon train. Les magasins et marchés se remplissent, les restos et places cinémas réservés. On prépare la fête dans le dessein d’une nouvelle année meilleure. Le passage de 2019 à 2020 se passe comme d’usage ; sorties entre amis, contemplation de spectacles de feux d’artifice. On se sert la main, se câline, se souhaite une bonne et heureuse année. Un regard rétrospectif de 2020 et 2021 montre qu’elles auront été un couac, des années cauchemardesques, qui secoueront le monde dans son ensemble. Elles n’ont pas été des années comme les autres. Que des coups de théâtre, des stupéfactions, ébahissements accompagnés de grands renversements ! Tout commence par l’apparition d’une sacrée créature, un sale virus à Wuhan, chamboulant toute la planète. En un froissement, tout bascule. Plus d’accolade encore moins de câlin, plus de resto, de voyage, de serrage de main. Les cours se font à distance, le télétravail est exigé. Pour éviter la propagation du virus, de nombreuses frontières furent fermées. Il y va de même pour les écoles et universités. De nouveaux mots se créent : confinement, reconfinement, déconfinement, gestes barrières, distanciation sociale et physique, télétravail, cas contacts… Le «larvatus prodeo» [j’avance masqué] cartésien devient une réalité, nous sortons tous de gré ou de force, avec un masque. On aura même besoin d’une attestation de sortie pour circuler. L’homme qui, de tout temps, se veut ou se réclame autonome, voit sa liberté piaffée. Il devient anxieux et angoissé. La seule envie qui nous anime, c’est d’échapper aux appâts du virus en respectant la distanciation sociale, même si le «zoon politikon» aristotélicien nous exige le contraire. 2020 a été une année paranoïaque, un grand cataclysme, même si elle a été pour certains une année joviale ! Le monde aura perdu de nombreuses grandes figures religieuses, sportives, scientifiques et culturelles.
La situation sanitaire du monde depuis l’apparition du Covid-19, devient de plus en plus déchue, désastreuse et lamentable. La santé des personnes, de plus en plus délicate et caduque. Il n’y a pas un trimestre qui passe sans l’apparition d’un nouveau variant. Alpha, Béta… (la liste est longue) et dont le dernier, Omicron, fait trembler de nos jours, la planète. Quelles sont les raisons d’une telle éclosion virale ? Est-ce des raisons politiques et/ou économiques ? S’agit-il d’une politique de réduction de population mondiale ? Serait-il un complot savamment orchestré par des lobbies ? L’avenir nous le dira certainement.
Alors, que devons-nous retenir ? L’homme est un être morphologiquement faible qui, désespérément et de façon oiseuse, cherche la magnanimité. Même si les grandes découvertes de l’homme sont extraordinaires, notons toutefois que face aux revers de la fortune, aux accidents de la vie, maladies, passions, à l’immensité de l’univers et la mort, la vie de l’homme reste insignifiante.
La faiblesse de l’homme face à l’infiniment grand, telle que Pascal l’a décrite, appliquée dans un contexte épidémique récent, révèle toute son actualité. Depuis quelques temps, une petite particule de cette nature, un virus, a bouleversé et affolé la planète toute entière. Voilà que ce virus, cet infiniment petit, fait trembler tout le monde de façon brutale. Nous nous trouvons engloutis par la force du Covid car comparé au roseau de Pascal, l’homme est physiquement sensible et fragile au virus. Mais, c’est dans la conscience de sa propre faiblesse que réside, in fine, sa supériorité sur le virus bref sur le monde qui l’entoure. L’homme a, certes de façon idiote, créé le virus, mais à travers cette conscience qui se déploie en lui et qui le rend digne, auguste et louable, l’homme se protège et protège ses proches, en respectant les règles barrières et par ail­leurs en trouvant un refuge derrière un potentiel vaccin qui, aujourd’hui, fait polémique, voire une farce de mauvais goût…
Qu’Allah nous donne la force et l’espérance d’une bonne et heureuse nouvelle année 2022. Qu’elle soit enjolivée de bonheur, paix, réussite et surtout de santé. Que cette nouvelle année garde tous les points positifs des deux précédentes années et soit un nouveau départ d’un avenir meilleur, radieux et resplendissant. A 2021, je dirai : «Va et ne reviens plus.»