Réduire l’importation élevée de riz et stimuler la croissance économique par l’amélioration de la production, la transformation et la commercialisation mais aussi par le renforcement de la participation du secteur privé. Tel est l’objectif du Projet de développement de la chaîne de valeur du riz-Sénégal (Pdcvr). Ce projet de développement de la chaîne de valeur riz, est financé pour 27 milliards de francs Cfa par la Banque islamique de développement (Bid) et l’Etat du Sénégal sur une durée de 5 ans. Une manne financière qui devra permettre non seulement de faire des aménagements, des digues anti-sel et des digues de retenue, mais aussi développer la filière semencière avec l’appui des structures comme l’Isra, les Drdr, entre autres structures spécialisées dans la production de semences de qualité et fertilisation des sols.
Il devra aussi s’agir, selon Mansour Diop, responsable du Pdcvr dans la zone centre du Sénégal, de mettre à profit les travaux de la recherche qui, depuis quelques années, ont développé des variétés très performantes qui donnent des rendements avoisinant les 12 tonnes à l’hectare dans les espaces irrigués et la moitié, 6 tonnes, dans les zones pluviales. M. Diop présidait hier, à Thiès, une journée de partage et présentation du projet, avec les différents acteurs de ladite filière évoluant dans la zone centre du pays.
A Thiès, le choix a été porté sur la vallée de Fadial dans la commune de Nguéniène, département de Mbour. «Traditionnellement, le développement de la culture du riz dans cette vallée est déjà identifié. Ainsi nous comptons y faire des aménagements pour réduire la salinité qui est en train de menacer la vallée avec un impact réel sur les activités agricoles. Les travaux seront essentiellement axés sur l’amélioration des capacités de rétention de la vallée en termes d’eau mais aussi la réduction de l’avancée de la langue salée», explique Mansour Diop.
A sa suite, le coordonnateur du Pdcvr, Waly Diouf, soutient que son projet envisage de faire de cette vallée de 600 ha, le grenier de la région de Thiès parce que c’est la zone la plus propice pour la culture du riz. «Cette vallée est l’objet d’une attention particulière pour nous, d’autant plus qu’elle est menacée par la salinité», note M. Diouf qui fera remarquer en outre que «les acteurs estiment que c’est une vallée qui peut nourrir toute la région, mais l’essentiel pour nous est de faire en sorte que la totalité de cette vallée soit exploitée et protégée de la salinisation».
Mansour Diop, responsable du Pdcvr dans la zone centre du Sénégal, déplore que, malgré la place importante qu’occupe la culture du riz dans le secteur agricole et les efforts considérables consentis par l’Etat pour atteindre l’autosuffisance alimentaire, le volume d’importation ne cesse de croître. Aussi, selon lui, s’agit-il, avec cette nouvelle stratégie, de travailler à une réduction sensible de ces importations par l’augmentation de la production et la productivité. «Pour atteindre un tel objectif, nous allons procéder à la mise en place d’aménagements hydro-agricoles surtout dans les zones pluviales des régions de Thiès, Fatick, Kaolack, Kolda, Sédhiou, Ziguinchor, Matam et Saint-Louis. Lesquelles installations nous permettront d’augmenter les capacités de rétention des eaux au niveau des vallées, mais aussi de réduire la salinité qui menace les terres agricoles».
Par Ndèye Fatou NIANG(Correspondante) – nfniang@lequotidien.sn
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