«Le grand appel» est le premier album de Pape Malick Badji, Ba-Dji de son nom d’artiste. Composé de huit titres, cet album est un hymne pour plus de positivité et propose une diversité musicale autour du reggae, de la pop et de l’Afro-Drill.Par Amadou MBODJI

– Pape Malick Badji, plus connu sous le sobriquet de Ba-Dji, a fait la présentation de son premier album, Le grand ap­pel. Composé de huit titres que sont Xarit, Mussel Nussi, imposteur, Insa Rouhou Lahi, Amansah, Yaay, Aline et Sutura, ce premier album «retrace la vie de l’artiste mais aussi sa rencontre avec Insa Rouhoulahi, son mara­bout Chei­kh Mamour Insa Diop». L’album, sorti il y a quelques jours, est, selon Ba-Dji, une façon «d’inciter à un retour vers Dieu». «Il doit y avoir plus de positivité. Aujourd’hui, il y a plusieurs maladies, plusieurs facteurs négatifs. On doit mettre beaucoup de positivité. J’ai chanté Insa Rouhoulahi, mon marabout qui est Cheikh Mamour Insa Diop pour rendre grâce. Parce que celui qui ne rend pas grâce, ce n’est pas la peine de vivre. Dans Imposteur, j’ai dénoncé les imposteurs. Aujourd’hui il y a des gens qui te disent je vais te construire ta maison et qui bouffent ton argent. On dénonce, là c’est pour amener la positivité. J’ai chanté Xarit, j’ai chanté Yaye. Quand tu l’écoutes, ça te motive. Ce son motive aussi bien les mamans que les fils», a commenté entre autres Ba-Dji. Les chansons contenues dans ce premier album ont été présentées à la presse lors d’une séance d’écoute. L’inspiration de cet album lui est venue tout naturellement, dit-il. «C’est venu naturellement ! Je remercie Insa Rouhou Lahi de m’avoir transmis le savoir», a dit l’artiste-chanteur. Le grand appel est aussi une sorte de conscientisation sur les dangers que cela représente de vouloir «toujours chercher le buzz» avec surtout le développement des nouvelles technologies de l’information qui fait que chacun dispose de sa propre télévision pour y diffuser tout ce qu’il veut sans filtre. C’est le thème évoqué dans Sutura, un autre titre de l’album qui incite  à la discrétion. «Ce n’est pas parce que tu as ta caméra que tu devrais dire du n’importe quoi», soutient le musicien. Ce dernier a eu à ses côtés son ami d’enfance, avec qui il partageait la même classe. Celui-ci se nomme Lucius Ybe, un rappeur sénégalais basé aux Etats-Unis qui se dit saisi par une certaine émotion de retrouver un ami qu’il avait perdu de vue. D’ailleurs avec son ami, il compte faire une tournée de son premier album.

Enfant de Soukou Papay
Né à Ziguinchor, amoureux du sport, notamment le football, Ba-Dji est un enfant de Soukou Papay, un quartier de la capitale du Sud. En dehors de l’école, Ba-dji  pratiquait le football à ses heures perdues sur autorisation de ses parents. C’est à 17 ans qu’il découvre un nouvel univers, celui de la danse, le break dance qui le propulse dans les réalités de la rue. Mais ses talents de grand joueur, qui lui ont valu le surnom de Figo, vont rapidement prendre le dessus, lui faisant découvrir d’autres pelouses grâce à l’école de football Mamadou Faye qui a permis à ce jeune prodige de 17 ans de se faire distinguer à l’occasion de tournois, de par ses prestations remarquables sur le terrain. Plus tard, il effectuera des tests au centre de formation Yeggo des Sicap et décida de s’installer à la Patte d’oie pour entamer une carrière professionnelle. Cette ambition aura été de courte durée puisqu’en 2008, une blessure aux ligaments mettra fin à sa carrière de footballeur, mais à quelque chose, malheur est bon. Quelque temps après, les portes du show biz vont s’ouvrir à lui grâce à la musique qu’il découvre à travers un instrument, le piano. C’est cet instrument qui va faire revivre le côté artistique qui dormait en lui. Pendant 3 ans, il s’exerce et joue sur son piano avant d’intégrer le label Fks qu’il quittera 4 ans après pour devenir bassiste à Doff Sound Système. Ba-Dji finira par créer son propre label Free mine et entamer une riche collaboration avec Bob Dina, un maître en arrangement qui voyait en lui un messager. Ce dernier lui répétait sans cesse qu’il fallait qu’il fasse de la musique pour véhiculer des messages pour le réveil des consciences. Con­vaincu, l’artiste résidant à Saly finira par composer son premier titre Yaye dédié à sa mère. Un titre révélateur qui va être le déclic, l’incitant à se lancer dans une carrière musicale avec la sortie prochaine de son nouvel album de 8 titres dénommé Appel. La plupart des titres de cet album plongent dans cet univers spirituel en rappelant la nécessité de connaître Allah le Tout-Puissant. Une production du label Ô2la Enter­tain­ment en collaboration avec Bob Dina FNF, à découvrir absolument.
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