A Sébikotane, des équipes du Centre national de la recherche scientifique (Cnrs) et des scientifiques sont en train d’étudier ce que contient l’air de Sébikotane. C’est l’ambition du projet AirGeo, lancé ce mois par des entités scientifiques, associations et acteurs locaux. 200 capteurs bio, conçus à base d’écorces d’eucalyptus, viennent d’être installés dans trois quartiers de Sébikotane et dans le quartier Dougar de la commune voisine de Diamniadio.Par Alioune Badara NDIAYE – 

Comprendre ce qu’il y a dans l’air que les populations de Sébikotane respirent. C’est l’ambition du projet AirGeo, lancé ce mois par des entités scientifiques, associations et acteurs locaux. 200 capteurs bio, conçus à base d’écorces d’eucalyptus, viennent d’être installés dans trois quartiers de Sébikotane et dans le quartier Dougar de la commune voisine de Diamniadio. Ces capteurs installés dans des endroits stratégiques, vont en effet séquestrer les particules contenues dans l’air, pour ensuite être envoyés en France pour des travaux de laboratoire, afin de mesurer la qualité de l’air. «La finalité, c’est de regarder les particules qu’on respire, identifier les sources, c’est-à-dire essayer de savoir si ça vient du trafic routier, de la cuisson, du brulage d’ordures, des usines ou des poussières naturelles. Ensuite de partager ces résultats, les connaissances locales, pour imaginer des solutions ensemble», a expliqué Mélina Macouin, chercheuse au Centre national de la recherche scientifique (Cnrs) de France. Le projet qui se déroule avec la participation active des populations locales, se veut la plus inclusive possible. En ce sens, il est mené dans un processus reposant sur les sciences participatives, la co-production de connaissances et le partage de connaissances. Les capteurs ont été fabriqués avec la participation des locaux, qui sont chargés de la surveillance durant toute la période de collecte des particules (janvier à juin). «On a 4 équipes qui sont au niveau de Sébikotane. A travers chaque quartier, on déploie une équipe qui sera prête à gérer les capteurs. Je suis sur le terrain et je coordonne les équipes en fonction des capteurs qu’on installe dans les quartiers», a expliqué Bassirou Sarr, médiateur local pour le projet. Mélina Macouin a rappelé qu’une première expérimentation du genre dans le cadre du projet AirGeo, a été réalisée dans la ville de Toulouse, assurant que le dispositif a été adapté à Sébikotane en tenant compte des réalités locales. Pour une meilleure appropriation par les populations du projet, dont la finalité est de trouver les chemins pour une terre durable, les artistes engagés dans AirGeo comptent jouer une partition effective. Dans ce cadre, une pièce de théâtre forum sera jouée à partir de cette semaine, dans tous les quartiers. Des ateliers sont aussi au programme dans ce sillage. Au bout des six mois de collectes, les écorces vont être acheminées en France pour des travaux de laboratoire. Les résultats feront l’objet d’une restitution auprès des populations et des autorités concernées, ont annoncé les initiateurs, s’attendant après cela à ce que de nouvelles perspectives s’ouvrent sur la question. Convoquant des chiffres de l’Organisation mondiale de la santé (Oms), Mme Macouin a soutenu que 2,4 millions de décès interviennent chaque année à cause de l’exposition à la mauvaise qualité de l’air.
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