Les choses s’accélèrent concernant les travaux de réhabilitation du stade Léopold Sédar Senghor. Après l’annonce de l’arrivée des Chinois, c’est au tour du directeur du stade de sommer les occupants de quitter les lieux au plus tard le 15 février.Par Hyacinthe DIANDY –

Dans notre édition du 3 décembre 2021, nous annoncions l’arrivée des Chinois en charge de la réhabilitation du stade Léopold Senghor. Ces derniers sont dans les derniers réglages en attendant que les occupants vident les lieux.
Justement, le directeur du stade, Youssoupha Sy, dans une lettre en date du 2 février 2022, avec comme objet : «Som­mation de départ» et dont Le Quotidien a eu copie, demande aux «fédérations et centres domiciliés au stade Léopold Sédar Senghor», «de bien vouloir prendre les dispositions nécessaires pour libérer les locaux au plus tard le 15 février 2022». Et M. Sy de poursuivre : «En effet, comme vous le savez, la délégation chinoise chargée des travaux de réhabilitation est déjà à Dakar. Maintenant elle doit disposer de l’ensemble de la structure sans encombre pour rester dans les délais d’exécution.»
Du coup, les conséquences de ce «déguerpissement» seront lourdes pour certaines fédérations sportives et autres structures sous-régionales qui ont leur siège au stade Senghor et qui devront trouver un autre «point de chute».
En effet, c’est plus d’une dizaine de structures sportives qui sont concernées. On peut citer, entre autres, les fédérations d’escrime, de tennis, de rugby, de Jeu de dames, de handis­ports, du Cnp des courses hippiques, l’Uassu, l’Orcav de Dakar, le Centre international de dé­veloppement du volley-ball.

L’athlétisme, la principale victime
Mais c’est l’athlétisme sénégalais qui devrait être le plus impacté. En effet, les athlètes de Dakar vont perdre la seule piste d’athlétisme (bien que détériorée) mise à leur disposition. Pire, le Centre de développement de l’athlétisme africain (Cdaa) va aussi déménager. Dirigée par le médaillé olympique, El Hadji Amadou Dia Bâ, cette structure, sous la coupe de la Confédération africaine d’athlétisme (Caa), pourrait devenir un Sdf (Sans domicile fixe). En effet, elle risque gros en quittant son siège du stade Senghor. Car en partant, le centre de Dia Bâ perd et son siège et la piste d’athlétisme, la seule, en attendant celle à venir de l’annexe du Stade Olym­pique à Diamniadio.
On devine du coup, la situation embarrassante que vit présentement son directeur, an­cien athlète sénégalais et vice-champion olympique.

Les travaux devraient durer deux ans au plus
Issu, le 28 novembre 2018, de la fusion entre le Centre international d’athlétisme de Dakar (Ciad) et le Centre régional de développement (Crd), le Centre de développement de l’athlétisme africain basé à Dakar, est l’un des 7 centres sur le continent africain dont la vocation est orientée vers la formation, l’équipement et le suivi des athlètes. Suffisant pour mesurer les conséquences s’il arrivait que Dakar venait à perdre un centre de formation aussi important pour la promotion des athlètes africains.
Pour revenir aux travaux du stade Senghor, ils devraient durer deux ans au plus, apprend-on. Mais connaissant la qualité de l’expertise chinoise, il est bien possible que cette durée soit réduite.
hdiandy@lequotidien.sn