Amadou Bâ, porte-parole du Cusems : «C’est un échec !»

Le gouvernement et les syndicats d’enseignants se sont encore donné rendez-vous dans 15 jours, pour des discussions en vue d’une résolution de la crise scolaire. Rien n’a été arrêté hier entre les deux parties, en termes de propositions.Par Aliou DIALLO
– C’était la rencontre de l’espoir pour les élèves du public, privés de cours depuis des mois. Ils seront déçus, car le mot d’ordre de grève des syndicats reste maintenu. Hier, le gouvernement et les syndicats d’enseignants du moyen et du secondaire se sont quittés sans être parvenus à une résolution de la crise scolaire. La cause ? Le gouvernement, qui avait annoncé un ordre du jour portant sur le système de rémunération et la question du corps des administrateurs scolaires, n’est pas venu avec «des propositions», selon le Secrétaire général du Syndicat autonome des enseignants du moyen-secondaire du Sénégal (Saemss). «Si la rencontre n’a rien donné, c’est parce que le gouvernement est venu les mains vides», peste Saourou Séne. Corroborant ces propos, Amadou Bâ, secrétaire chargé de la communication du Cadre unitaire syndical des enseignants du moyen et du secondaire (Cusems), parle de «déception et d’échec». Selon lui, «vu la gravité de l’heure», ils s’attendaient à ce que l’Etat corrige le système de rémunération des fonctionnaires, en sortant des arrêtés comme cela a été fait dans les autres ministères. Donc ils demandent l’alignement en fonction de la hiérarchie.
«Le gouvernement est venu les mains vides»
Sur proposition du gouvernement, «le temps de faire un travail sérieux sur des propositions», les deux parties vont se retrouver dans deux semaines. «Nous n’étions pas d’accord pour les 15 jours, compte tenu de cette situation de crise. On a dit au gouvernement que notre volonté, c’est d’aller vers la pacification du système. C’était surprenant que le gouvernement vienne sans propositions. S’il y a aujourd’hui une partie qui maintient l’école dans une situation d’instabilité, c’est le gouvernement du Sénégal», déclare Saourou Sène, joint par téléphone. Ce dernier d’ajouter : «Le 7 janvier, on s’était réunis. Il était question aujourd’hui (hier), de venir avec des propositions concrètes. Or, le gouvernement dans l’ordre du jour qu’il nous a proposé, avait dit qu’il devait écouter les propositions de la partie syndicale. Nous avons répondu qu’il appartenait au gouvernement de partager d’abord ses propositions sur le système de rémunération avec les organisations syndicales et que nous, en tant que partie revendicatrice, on indique aussi nos contre-propositions.»
Le Cusems et le Saemss ont entamé depuis des mois, un mot d’ordre de grève pour exiger la correction du système de rémunération, le respect du protocole d’accord du 30 avril 2018. Pour leur 7ème plan d’actions, Saourou Séne et ses camarades ont décrété lundi dernier, un débrayage à 9 heures, suivi d’Assemblées nationales d’établissements. Mardi et mercredi, il y a eu l’arrêt des cours, et à la même heure, 9 heures. Le jeudi, les syndicalistes ont suivi une grève totale tout en maintenant le boycott de toutes les évaluations, des activités d’éducation physique et sportive et activités de cellules pédagogiques. Il est aussi annoncé une marche nationale des enseignants du Sénégal, le 17 février à Ziguinchor. Parmi leurs revendications figurent entre autres, la question de l’indemnité de logement, celle des passerelles, les lenteurs administratives, le paiement des rappels. Les élèves qui manifestent depuis des jours à travers le pays pour une reprise des cours, vont devoir prendre leur mal en patience. Jusqu’à quand ?