Plus loin… Dr Pape Amadou Ndiaye, responsable Apr Thiès : «Un signal fort qui nous a été donné»
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Dr Pape Amadou Ndiaye, responsable de l’Apr à Thiès-Ouest, explique les raisons de la défaite de Benno bokk yaakaar dans les 3 communes et la ville. Le ministre de l’Artisanat pointe «l’usure du pouvoir» du parti Rewmi et les investitures qui ont engendré beaucoup de frustrations. Malgré tout, Dr Ndiaye considère que la grande famille de Benno bokk yaakaar est toujours majoritaire à Thiès.Quelle lecture faites-vous de ces élections locales à Thiès, avec la victoire de la coalition Yewwi askan wi ?
D’abord, je rends grâce à Dieu qui nous a permis de passer ces élections à Thiès sans heurts, contrairement à d’autres localités. C’est donc pour moi, l’occasion de remercier la population thiessoise pour sa maturité, sa sérénité et son grand sens du devoir. Ce qui a fait qu’on a pu faire ces élections dans le calme et la sérénité. C’est l’occasion pour moi, de remercier les Thiessois qui ont bien voulu voter pour nous, bien que les résultats ne nous soient pas favorables. Mais, il en est ainsi. Nous félicitons les futurs maires et prions afin qu’ils réussissent leur mission, pour le développement de cette ville que nous aimons tant. Quel que soit celui qui doit diriger Thiès, le plus important c’est qu’on développe cette ville. Les Thiessois ont choisi et c’est ça la démocratie. On a gagné plusieurs élections, mais celle-ci est extrêmement particulière. Et une réalité est là, elle est incontournable. Les populations ont une vision qui est différente de celle des politiciens. Elles ont une vision et un comportement électoral, qui dépassent des fois la compréhension des acteurs politiques. C’est de notre devoir de lire, décrypter, d’analyser avec la plus grande finesse, le comportement des électeurs. C’est un signal fort qui nous a été donné. Et à nous de le comprendre et voir quelle conduite prendre afin de pouvoir être résilient, parce que c’est un combat, une bataille qu’on a perdue aujourd’hui, mais on n’a pas perdu la guerre. Il nous faudra nous remettre au travail, repartir ensemble. Je suis sûr qu’avec la vision du Président et ses réalisations, les Thiessois vont très bientôt savoir que la voie de Bby est la meilleure. Il y a des lectures à faire dans le cadre de ces élections locales. Ceux qui étaient premier et deuxième (Ndlr : Rewmi et Bby) à Thiès, se sont réunis et ont perdu ces élections. Et même si on regarde de très près les chiffres, nous avons reculé par rapport aux élections locales de 2014. Ce qui est anachronique. Cela veut dire qu’il nous faut des lectures.
Justement, qu’est-ce qui n’a pas marché selon vous ?
Je pense que c’est un ensemble de circonstances. Tout d’abord, il y a d’une certaine manière, l’usure du pouvoir. Le Rewmi est à Thiès depuis 2000. Aujourd’hui, 22 ans après, la plupart des jeunes qui votent, n’ont connu que le Rewmi. A la longue, ce sont des choses qui peuvent avoir des répercussions sur la réalité politique. En plus de cela, il y a les investitures qu’il faut, à l’avenir, revoir. Quand on va dans une coalition et qu’une partie de la coalition prend 100% des investitures, cela entraîne des frustrations. Et c’est l’ensemble de ces faits, ajoutés à peut-être d’autres, que nous allons essayer de décrypter. Si on fait la somme des listes parallèles et de la liste Bby, nous sommes très largement devant. Cela veut dire que si les investitures avaient été bien faites, on aurait limité les dégâts. Aujourd’hui pour ces élections, on n’aurait même pas à faire les décomptes. Ce serait une partie gagnée depuis longtemps. Je pense que c’est une occasion pour nous de faire cette introspection, une analyse qui nous permettra d’améliorer nos scores et résultats très prochainement
Surtout que les élections législatives sont prévues en juillet prochain ?
Oui, les Législatives sont là. Aujourd’hui, nous sommes majoritaires dans cette ville, au vu des résultats. Si on fait le cumul, Bby est largement majoritaire. Quelqu’un comme Abdoulaye Dièye est du Bby. Il est allé sous sa propre bannière, de même que le maire Talla Sylla. Mais dès qu’on sortira de ces élections, nous allons ramener l’ensemble des membres de la famille autour d’une table et on va faire notre introspection. Et comme disait l’autre, on fera notre ndeup, analyser froidement nos résultats et ensuite, on pourra dépasser cela et aller vers les Législatives en conquérants.
Par Ndèye Fatou NIANG (Correspondante)
nfniang@lequotidien.sn