«Quand on a voulu lancer le premier plan d’actions certains syndicats du G7 devaient aller en congrès, d’autres, leurs instances ne s’étaient pas encore réunies. Au-delà de ça, chaque syndicat garde son autonomie et nous, nos instances nous ont demandé d’aller en grève. C’est pourquoi on a été les premiers à aller en grève. On a lancé notre premier mot d’ordre les 30 novembre et 1er décembre 2021. C’est par la suite que le Saemss a décrété son premier plan d’actions, une semaine après. Puisque nous avons voulu réaliser une unité, nous avons demandé à nos militants de suivre ce mot d’ordre. C’est ainsi qu’on s’est réunis en G2. Au cours de la lutte, les autres syndicats ne nous ont pas rejoints, nos instances nous ont dit qu’il fallait maintenir cette unité avec le Saemss et c’est comme ça qu’on a continué. C’est à partir du 7ème plan d’actions que les autres syndicats ont commencé à lancer leurs mots d’ordre, parce que toutes les écoles sont bloquées avec les élèves du secondaire qui ont commencé à déloger ceux de l’enseignement primaire, et que le gouvernement a commencé à convoquer des rencontres. Nous aussi, nous avons dit que cette lutte, c’est celle des professeurs et quoi qu’on dise, il y a un petit problème entre les corps. Dans le cadre enseignant, il y a plusieurs corps répartis en plusieurs hiérarchies. Par exemple, si on est 121 mille enseignants, les 34 mille sont professeurs, c’est à dire qu’ils sont du moyen-secondaire. Parmi ces 34 mille, les 6 mille 547 sont de la haute hiérarchie, ils sont des hauts fonctionnaires. Ils sont de la hiérarchie A1. Main­tenant, les 8 mille 073 sont de la hiérarchie A3. Ces deux hiérarchies bénéficient d’un décret présidentiel. C’est le président de la République qui signe un décret pour les nommer dans leur corps, à l’image de ce qui se passe au niveau des Impôts et domaines, de la magistrature et de l’administration civile. Nous avons 13 mille professeurs qui sont de la hiérarchie B2. C’est pourquoi nous avons dit, dans cette lutte, puisque le gouvernement a eu à corriger les iniquités en fonction de la hiérarchie, on l’a vu avec les deux arrêtés concernant les hiérarchies A1, A2, A3… Nous aussi, on demande la même chose, c’est la fonction et la hiérarchie qui priment sur le reste.»

«Maintenant chacun défend son cadre, ses hiérarchies»
«Jamais dans l’histoire du syndicalisme, un mouvement n’a été aussi suivi. Le système est totalement paralysé. L’Etat jouait au pourrissement jusqu’au mois d’avril-mai, cette année, c’est au mois de janvier que les rencontres ont commencé parce qu’ils savent que le système est paralysé. Pour nous, la diversité peut être un atout et une richesse. Main­tenant chacun défend son ca­dre, ses hiérarchies. On aurait aimé que le gouvernement fasse les négociations autour des collèges. Qu’il convoque les syndicats du moyen-secondaire, les syndicats de l’élémentaire. Il faut que les règles soient respectées. Au niveau de la Fonction publique, nous demandons la même chose : quand on rémunère, on le fait en fonction de la hiérarchie. Pour nous, il n’y a pas de problème. Même si on est autour d’une table, chacun est là pour défendre des choses en fonction des principes établis par l’Etat. Nous n’avons pas voulu être parasités, nous avons décidé d’aller par deux syndicats et c’est la volonté de la base qui a voulu qu’on aille ensemble, avec le Saemss, pour commencer la lutte et la finir ensemble. Tous les professeurs du moyen-secondaire, tous syndicats confondus, se retrouvent dans cette unité.»