Rencontre – Harmonie dans le Vivre ensemble : Gorgui Wade Ndoye vogue entre civisme et humanisme

Après avoir tenu en décembre dernier, le Gingembre littéraire sur le Vivre ensemble à Thiès, Mbour et Diass, le journaliste Gorgui Wade Ndoye a animé ce mercredi à Rufisque, un panel sur le thème : «Le civisme est un humanisme.»Alioune Badara NDIAYE
– Dans le sillage de la promotion du Vivre ensemble développé depuis quelques années à travers le Gingembre littéraire, Gorgui Wade Ndoye poursuit ses activités de sensibilisation. Le Centre culturel Maurice Guèye a ainsi abrité mercredi, une conférence publique sur le thème : «Le civisme est un humanisme.» Animateur de la rencontre organisée en partenariat avec la Maison des éclaireurs, le journaliste accrédité aux Nations unies a plaidé pour le retour aux fondamentaux de nos sociétés africaines, pour une meilleure expression du civisme qui, in fine, n’est que de s’acquitter de ses devoirs et respecter les lois et normes qui régissent la société. Pour lui, autant les gouvernants doivent s’en acquitter, autant il en est de même pour les simples citoyens. «Aujourd’hui, le civisme est quelque part en train de mourir, parce qu’on est trop dans une forme d’égoïsme sans responsabilité. Le civisme doit nous pousser à respecter la chose publique», a-t-il expliqué, évoquant divers leviers et goulots concourant à la déliquescence des valeurs. Des gouvernants aux simples citoyens, en passant par les travailleurs à tous les niveaux, Gorgui Wade appelle d’abord à l’amour pour arriver à cet idéal. «Si on ne se connait pas, on ne s’aime pas et le civisme n’est que l’amour de soi, l’amour de son pays, mais s’aimer soi-même ne veut pas dire détester les autres. Nous sommes pour une citoyenneté mondiale, universelle, qui ne nous met pas en posture d’attente, mais on est dans l’action (…) C’est dire que nous devons avoir le même amour de nos propres choses, mais en ayant un regard plus global au niveau de la société, au niveau public», a-t-il noté, tout en relevant que l’éducation et la sensibilisation sont les moyens pour le réussir. «Notre discours c’est juste de dire très humblement, que nous devons nous parler (…) Il faut que chaque citoyen, pris individuellement, puisse aussi jouer ce rôle et ça doit commencer dans nos maisons», a poursuivi l’initiateur du Gingembre littéraire. «En même temps, exiger de ceux qui ont la responsabilité de faire que nos lois soient respectées, qu’ils fassent leur travail convenablement», a-t-il encore exhorté, assurant que l’Afrique a depuis longtemps été un terreau d’humanisme. «Il faut que quand je regarde autrui, je me dise que cette personne que je regarde c’est moi, c’est l’altérité et nous n’avons pas attendu, nous l’Afrique, les grands siècles des lumières et les grands penseurs occidentaux, pour penser humanisme», a-t-il rappelé, évoquant à ce propos le grand Code d’Hammourabi, qui a enseigné depuis longtemps la sagesse : «Ne fais pas à autrui ce que tu ne voudrais point qu’on te fasse.»
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