Les mauvais traitements infligés aux Africains qui tentent de quitter l’Ukraine sont inacceptables, selon le président en exercice de l’Union africaine, Macky Sall.Par Aliou DIALLO

– «Les rapports selon lesquels les Africains sont l’objet d’un traitement différent inacceptable seraient choquants et racistes et violeraient le droit international.» C’est la réaction du président en exercice de l’Union africaine et président de la République du Sénégal, Macky Sall, et celle aussi du président de la Com­mission de l’Union africaine, le Tchadien Moussa Faki Maha­mat. C’est relatif aux mauvais traitements infligés aux Africains qui tentent de quitter l’Ukraine. Les deux dirigeants africains exhortent tous les pays à respecter le droit international et à faire preuve de la même empathie et du même soutien envers toutes les personnes qui fuient la guerre, nonobstant leur identité raciale.
Les deux autorités rappellent que toute personne a le droit de franchir les frontières internationales pendant un conflit. Donc, cette dernière devrait bénéficier des mêmes droits de traverser la frontière pour se mettre à l’abri du conflit en Ukraine, quelle que soit sa na­tionalité ou son identité raciale, ajoutent MM. Sall et Maha­mat.
Toutefois, ils saluent «l’extraordinaire mobilisation» des Etats membres de l’Ua et de leurs ambassades dans les pays voisins de l’Ukraine. C’est pour leur rôle dans l’accueil et l’orientation des citoyens africains et leurs familles qui tentent de traverser la frontière de l’Ukrai­ne pour se mettre en sécurité.
Macky Sall et Moussa Faki Mahamat, qui suivent de près l’évolution de la situation en Ukraine, se disent particulièrement préoccupés. Surtout par rapport aux informations rapportées selon lesquelles les citoyens africains, se trouvant du côté ukrainien de la frontière, se verraient refuser le droit de traverser la frontière pour se mettre en sécurité.
Ces derniers jours, plusieurs médias ont relaté le calvaire d’Africains tentant de fuir les bombardements russes sur Kiev et d’autres parties de l’Ukraine. Certains ont été interdits d’accès aux transports en commun qui transportent les populations quittant le pays. Selon les mêmes sources, d’autres Africains ont été bloqués à la frontière avec la Pologne.
Des pays comme le Nigeria avaient réagi avant l’Ua. Ce pays avait dénoncé ce racisme en laissant entendre «qu’il est primordial que tout le monde soit traité avec dignité et sans faveur».
A travers les réseaux sociaux, plus d’un a été ému de voir une jeune Nigériane et son bébé, forcés de céder leur place dans un autocar. «Tout le monde reçoit un traitement égal. Cer­tains ressortissants sont déjà passés en Pologne», a rétorqué l’ambassadrice de Po­logne au Nigeria, Joanna Tar­nawska, qui rejette ces accusations.
Depuis le début de la guerre, dans la nuit du 23 au 24 février, des centaines de milliers de déplacés ont été dénombrés par l’Organisation des Nations unies (Onu). Hier, les délégations russe et ukrainienne ont entamé des négociations à la frontière ukraino-biélorusse pour la première fois depuis le début de l’attaque russe.