Le ministre de l’Intérieur a arrêté à 15 millions le montant de la caution pour les Législatives du 31 juillet prochain. Le camp de la majorité se dit satisfait tandis que l’opposition constate que «la liberté de candidature est compromise».Par Babacar Guèye DIOP
– Le ministre de l’Intérieur avait, d’après le Code électoral, 150 jours pour fixer le montant de la caution. Mais Antoine Diome a décidé de ne pas attendre la semaine prochaine, fin de la deadline, pour indiquer que ce seront 15 millions pour participer aux élections législatives du 31 juillet prochain. Dans un arrêté n*4067 pris hier, le ministre de l’Intérieur l’a fait savoir aux partis politiques, coalitions de partis politiques ainsi qu’aux entités regroupant des personnes indépendantes désireuses de participer aux élections des députés, conformément à l’article 175 du Code électoral. La note ministérielle a aussi déterminé en même temps, le nombre de documents de propagande pris en charge par l’Etat pour chaque liste de candidats en compétition.
En prenant cette décision, le ministre de l’Intérieur prend la position défendue par la majorité qui, la semaine dernière, lors des concertations, à Ngor Diarama, avait proposé 15 millions contre 5 millions de la part de l’opposition. Dans le camp de la majorité, c’est un sentiment de satisfaction. Mais pour Marcel Ndiaye, joint par téléphone dans la soirée, ce montant ne va pas limiter les candidatures. «Il faudra maintenir le parrainage et prendre des mesures pour que le système soit transparent. 15 millions, c’était le montant de la caution en 2017, mais on en était à 47 listes. Les élections étaient très compliquées à organiser», a rappelé le porte-parole du pôle de la majorité. D’après lui, il y a des concertations en cours pour que tout le monde puisse accéder au fichier électoral ainsi que la vérification du système de parrainage.
Pour sa part, l’opposition s’interroge sur la neutralité du ministre Antoine Diome. «En adoptant la proposition de la majorité, le ministre de l’Intérieur, vu sa proximité administrative avec le Président Macky Sall, par ailleurs chef de la coalition Benno bokk yaakaar, confirme qu’il n’est pas neutre. Cet homme ne peut pas nous garantir des élections libres et transparentes parce qu’il prend fait et cause pour un camp, à savoir celui la majorité», a réagi Aldiouma Sow, un des représentants du pôle de l’opposition. Cependant, le chargé des Opérations électorales à Pastef appelle l’Etat à respecter les directives de la Cour de justice de la Cedeao qui avait demandé en avril 2021, la suppression du parrainage. «Nous avions dit qu’à défaut de la suppression du parrainage, il fallait baisser le montant de la caution pour permettre la liberté de candidature. On ne peut pas comprendre que le parrainage soit maintenu avec ce montant pour la caution. La liberté de candidature est aujourd’hui compromise», a conclu M. Sow.
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