Unité et rassemblement, c’est le mot d’ordre de la coalition Benno bokk yaakaar de Dakar pour la reconquête de la capitale. Pape Mahawa Diouf rappelle ce principe édicté par le Président Macky Sall en direction des Législatives du 31 juillet. Dans cet entretien, M. Diouf, responsable à l’Apr, met en garde sur les dangers de la «peopolisation» du débat public.A Dakar, comment Benno bokk yaakaar amorce la remontada en direction des Législatives après sa défaite aux Locales ?

On peut utiliser le langage du sport pour évoquer une remontée du score dans un match aller et un match retour. L’image est assez juste. En tout cas, nous sommes concentrés, très sérieux et très engagés dans un combat qui est très important pour la capitale. Nous voulons donner toutes les chances à la coalition Benno bokk yaakaar à Dakar. Ce sont les orientations des leaders de la coalition, et c’est aussi ce pourquoi nous nous engageons à mobiliser tout le monde pour une victoire à Dakar.

Bby est-elle capable de remonter les 92 mille voix qui la séparaient de la coalition Yewwi askan wi, victorieuse lors des Locales dans le département de Dakar ?
Le temps de précision des stratégies viendra. Pour le moment, comme la dynamique installée partout au niveau national, le président de la coalition et la Conférence des leaders ont orienté la majorité pour qu’on aille vers de plus grands rassemblements dans une dynamique d’unité. On veut rassembler notre camp, l’unifier et dans une 3ème phase, aller dans une stratégie qui nous permettra d’abord de consolider la victoire de Benno à l’occasion des élections locales, consolider cette victoire au niveau national et pour Dakar, faire cette remontada dont vous parlez. Je rappelle qu’en dehors des élections locales, nous avons toujours gagné à Dakar. Il faut être précis sur cet aspect. Lors des Législatives, nous espérons retrouver les scores habituels que nous avions lors des élections nationales dans la capitale. On va récolter le maximum de parrainages sur le terrain, expliquer davantage le projet politique de la majorité et du Président Macky Sall. L’expliquer devient chaque jour un peu plus facile quand les réalisations et l’impact de l’action du président de la République deviennent évidents et palpables au quotidien. Normalement, on ne devrait pas avoir la difficulté de l’argumentaire pour convaincre sur la nécessité de donner une majorité au Président Sall. Aujourd’hui, tous les Séné­galais savent que la trajectoire du plan Sénégal émergent est irréversible. Il s’agit du Sénégal et non de nos ambitions locales.

Que faut-il pour éviter la création de listes parallèles ?
Les listes parallèles ne seront pas tolérées. Le mot d’ordre, c’est l’unité et le rassemblement pour l’essentiel. Cela veut dire la préservation de la vision économique, politique et le projet de développement du Sénégal. L’opposition et les observateurs parlent de tout sauf contester le projet de développement du Prédisent Sall et de sa majorité. Personne ne le conteste. L’impact est probant et l’efficacité est manifeste. Person­ne ne remet ça en question.

Le régime joue-t-il sa survie ?
Chaque élection est un test pour la survie d’une majorité (rires). Donc il n’y a rien de nouveau. Ce sont des élections législatives et nous souhaitons les gagner pour donner au président de la République, une majorité qui puisse lui permettre de continuer à dérouler ses politiques qui sont en train de placer le Sénégal sur les rampes de l’émergence. Nous avons déjà les prémices d’une majorité déjà en se basant sur les résultats des élections locales au niveau national.

L’opposition croit à la cohabitation. Est-ce possible selon vous ?
C’est de bonne guerre. Mais parlons projet contre projet. Je vous parle de projet de développement à savoir le plan Sénégal émergent, de vision économique, de résultats dans tous les domaines. Je le répète : personne ne conteste les résultats du Président Macky Sall. Sur ce terrain, l’opposition n’a pas d’arguments.

Mais l’opposition conteste tous les jours le Pse…
En disant quoi ?

Que ce plan de développement fait la part belle aux étrangers, entre autres critiques…
Ce n’est pas une contestation des résultats probants obtenus en termes d’infrastructures dans le pays. Je dois rappeler aux moins de 15 ans et 20 ans qu’il y a 10 ans, il n’y avait pas de fourniture continue d’électricité (rires). On se partageait l’électricité en fonction des régions. Une partie en avait le jour et l’autre était éclairée la nuit. C’était du rationnement de l’électricité. Aujourd’hui, on est en surproduction de l’énergie. Il y a 10 ans, les agriculteurs à la fin de leurs productions, on leur donnait des bons dits impayés. On leur disait : «Attendez, l’Etat vous payera!» Non seulement ces bons n’existent plus aujourd’hui, mais on paie à ces agriculteurs le prix au minimum de 250 francs le kilo quoi qu’il en soit. Il y a 10 ans, pour faire Dakar-Touba, il fallait 4 ou 5h de temps de route. Il y a moins de 10 ans, on ne pouvait pas faire de compagnie aérienne qui peut vous faire joindre les Etats-Unis en moins de 6h. Comparez la capacité de lits des universités d’aujourd’hui par rapport à il y a 10 ans, ou ce qui a été fait de 1960 à nos jours ! Vous prenez les secteurs de la vie publique, c’est la même chose. Il y a 10 ans, le rêve inaccessible d’une Coupe d’Afrique n’était pas encore là. Aujourd’hui non seulement nous l’avons, mais il existe des infrastructures sportives capables de faire du Sénégal une capitale de l’évènementiel sportif, de l’évènementiel tout court. C’est véritablement un pays différent de celui dans lequel le Président Macky Sall a été élu en 2012. Le Sénégal de 2022 est différent du Sénégal de 2012. C’est la raison pour laquelle nous sommes con­fiants.

Pour Ousmane Sonko, le Stade Abdoulaye Wade n’est pas une priorité car, selon lui, cela coûte annuellement à l’Etat, 800 millions de francs Cfa en entretien. Vous lui répondez quoi ?
C’est de l’ignorance. Dire que ce stade n’a aucun intérêt pour le Sénégal, c’est une faute de la part de Ousmane Sonko. Moi, je l’invite à venir sur les raisons pour lesquelles ce stade est utile. C’est de l’économie évènementielle. Pour un stade de 150 milliards qui rapportent 600 millions de francs en un seul match, il suffit de compter sur l’année en fonction du nombre d’évènements que tu peux organiser autour de l’Equipe nationale et toutes les retombées en termes économiques dans le secteur du tourisme, de l’hôtellerie, du transport, de toutes le chaînes de valeur d’ailleurs. Il s’agit des vendeurs de maillots jusqu’à ceux qui vendent les cacahuètes. Donc, il faut avoir un regard très rétréci pour considérer qu’un stade est un monument.

Quel commentaire faites-vous de l’audio entre Adji Sarr et Mamour Diallo ?
Je n’ai aucun commentaire là-dessus.
Mais Mamour Diallo est de votre camp…

Vous savez combien de gens sont dans notre camp dans le pays ? Et vous savez quelles sont leurs pratiques au quotidien ? Combien de gens sont avec Benno bokk yaakaar et ont des pratiques douteuses ? Je ne peux pas jurer que dans la coalition Benno bokk yaakaar, il n’y a pas de criminels, de voleurs, de pratiquants de choses bizarres. Non, il y en a comme dans les autres partis. Il faut séparer la vie publique de la vie privée. Si nous ne prenons garde, la «peopolisation» du débat public risque de détruire notre démocratie. Franchement, des actes en privé ne regardent pas l’Etat du Sénégal, ni le projet politique que nous avons pour développer ce pays. Mais on veut nous piéger et réduire le débat public à une question privée. C’est tellement grave que cela a coûté la vie à des gens.

En tant que Directeur général de l’Agence sénégalaise de promotion touristique, quel est l’état de la relance touristique post-Covid ?
Elle est en bonne voie depuis les vacances de Toussaint. Il y a eu un regain d’arrivées touristiques. De plus, il y a une formidable remobilisation du secteur privé national debout, en ordre de bataille pour toujours faire en sorte que la qualité de l’offre touristique sénégalaise soit plus que jamais attractive. En termes de retour, nous sommes progressivement entre 70% et 80% par rapport à 2019. On espère que cette marge va augmenter. Nous avons un secteur résilient avec l’appui de l’Etat. Il y a le crédit hôtelier avec 65 milliards qui a touché toute la chaîne de valeur touristique. L’Etat, par des mesures fiscales, est intervenu aussi pour accompagner le secteur. Cela a permis durant la période la plus dure d’accompagner le secteur privé en termes de fonds de roulement. Ça a été d’une relative efficacité.

Le Président Macky Sall a récemment inauguré l’hôtel Riu Baobab. Que compte faire l’Aspt pour attirer les touristes ?
C’est une bonne occasion parce que ça renforce l’offre balnéaire du pays et les capacités hôtelières. On va l’inscrire tout simplement dans les offres touristiques du Sénégal, dans la promotion que nous faisons à l’international. Avec le partenaire de cet hôtel, on travaille pour la promotion de la destination pour qu’au-delà de l’hôtel, toutes les activités touristiques connexes, qui rendent visibles la destination Sénégal, puissent collaborer pour faire la promotion de la visibilité de l’offre touristique du Sénégal dans les marchés concernés. En général, ce sont la Belgique, les Pays-Bas, l’Allemagne et l’Angleterre. 2022, c’est l’année du Sénégal qui préside l’Union africaine avec le Président Macky Sall. Notre pays est champion d’Afrique et c’est l’année de la qualification à une deuxième Coupe du monde consécutive. Je rappelle que pour le match d’ouverture, ce sont les médias internationaux qui ont demandé que le Sénégal joue ce match avec les Pays-Bas. C’est dire que notre pays est attractif, attire les médias du monde par son modèle démocratique, ses acteurs touristiques, sa stabilité, son modèle de développement efficace qui s’accélère depuis 10 ans. Il faut tout faire pour préserver cette image au péril de nos vies. C’est notre plus grande richesse.