«On a interpellé l’Etat, le directeur de l’Environnement est venu ici, on a déposé une plainte à la gendarmerie de l’environnement. Cette usine pollue dangereusement et est en train de nous tuer à petit feu.» C’est le cri du cœur qu’avait lancé dimanche les populations d’Almadina et Diazaka pour protester contre l’activité de Basturk immobilier société anonyme (Bisa), une centrale à béton implantée dans leur quartier. Les responsables de l’usine située à la sortie 10 de l’Autoroute à péage ont fait une sortie de mise au point jeudi. «On n’a pas de problèmes avec l’environnement mais plutôt avec des personnes qui courent après leurs propres intérêts», a asséné Ousmane Mabignath Sall, directeur technique de la centrale lors du face-à-face avec la presse. «La première toupie de béton est sortie de Bisa le 26 août 2020. Donc pratiquement nous entrons dans notre deuxième année de production, ce qui contraste fortement avec ce qui est avancé par certaines populations», a-t-il battu en brèche. Même s’il a consenti que le risque de pollution zéro n’existe pas, il a affirmé que l’usine a pris les devants pour le moins de répercussions négatives sur le voisinage immédiat. «Il y a des eucalyptus qui ont été plantés, il y a un système d’arrosage qui est mis en place de manière permanente. Au moins toutes les 30 minutes nous procédons à l’arrosage de nos agrégats, de la piste de circulation des camions», a-t-il cité parlant de mesures déployées contre la pollution de l’environnement. M. Sall a affirmé que Bisa a obtenu le quitus de la Direction de l’environnement en ce qui concerne la pollution sonore. «Les responsables de l’environnement sont venus avec les équipements suite aux plaintes des populations pour faire des mesures. Ils nous ont clairement dit que nous sommes en dessous des normes. Donc sur le problème de pollution sonore nous sommes disculpés», a-t-il noté. «Il n’y a pas mieux placé que les populations en interne parce qu’à Bisa il y a des familles qui y vivent. Des enfants de bas âge y vivent et y passent toute la journée, donc avant tout pour Bisa, la pollution est un problème qu’on prend au sérieux», a-t-il posé pour témoigner de la bonne foi des promoteurs de l’usine. «Des intérêts personnels de certains individus se cachent derrière les plaintes parce que des mesures sont mises en place pour lutter contre la pollution de l’air qu’elle soit diffuse ou autre», a-t-il ainsi décrié, assurant que l’activité de production chez Bisa ne crée pas de poussière. «Ce qu’un maçon fait avec sa brouette en mélangeant du sable, du ciment, du basalte et du gravier, de l’eau sans aucun produit chimique. C’est exactement ce que Bisa béton fait mais à une échelle beaucoup plus grande», a-t-il décrit l’activité de l’usine dont l’unité de production est installée sur 20 m2.
Par Alioune Badara NDIAYE – abndiaye@lequotidien.sn