Le mouvement d’humeur dans le secteur de la santé a provoqué la fermeture des maternités à Kolda. Des sages-femmes en grève ont boudé les lieux, mettant dans une colère les patientes.Par Aladji BADJILANG

– Chose annoncée, chose faite. Les sages-femmes ont boudé leurs lieux de travail hier. Toutes les maternités sont restées fermées à cause de leur mot d’ordre de grève pour soutenir leurs collègues envoyées en prison dans l’affaire de Sokhna Astou, décédée en couches à Louga. A Kolda, elles étaient en colère contre le ministre de la Santé. A en croire Awa Bâ, «le ministre, Abdoulaye Diouf Sarr, a jeté en pâture toutes les sages-femmes du Sénégal dans cette affaire et la Justice est aussi allée très vite en besogne». Face à la presse, elles n’ont pas manqué d’afficher leurs mauvaises conditions de travail, de dénoncer le non versement de certains avantages dont bénéficieraient d’autres secteurs du service public dont l’éducation, l’accès difficile à certains postes ruraux, le manque de matériel, l’insuffisance de la logistique, l’insécurité, l’étroitesse des salles d’accouchement…
Hier, le mot d’ordre «Maternités sans sages-femmes» a été suivi, selon la présidente de l’Association régionale des sages-femmes de Kolda. Awa Bâ se réjouit que la grève ait connu un franc succès, car étant suivi à 100% par les autres travailleurs de la santé.
Dans les différentes structures sanitaires visitées, le constat est qu’il n’y avait aucune sage-femme sur les lieux. Seuls des malades et femmes en état de grossesse occupaient les maternités en espérant en vain de voir une sage-femme. Une situation de tristesse et de désolation pour certaines patientes venues sur rendez-vous. D’où le cri de cœur de Mariama Kandé qui accompagnait, au poste de santé, une femme en état de grossesse très avancée.
Partout, la grogne commençait à monter face à cette situation. Certains accompagnants ont même proféré des menaces contre les blouses blanches, selon Mme Bâ.
A en croire la présidente des sages-femmes de Kolda, le mé­tier qu’elle exercice est un sacerdoce très honorable, mais mal vu par certaines populations à cause de l’inconscience du mi­nistre Abdoulaye Diouf Sarr vis à vis de ces travailleurs de la santé.
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