Cinq pays du Conseil exécutif de l’Association des fonds d’entretien routiers de l’Afrique (Sénégal, Niger, Namibie, Cameroun et Mozambique)  ont organisé hier une réunion en prélude  à la 19e Assemblée générale  de l’Afera. Ce fut l’occasion de discuter des problèmes et défis que rencontre un réseau routier africain, très en deçà des besoins du continent.Par Justin GOMIS –

«L’Afrique compte un peu plus de 3 millions de kilomètres de route». Selon  Alain Ping, le président de l’Association  des fonds d’entretien  routiers de l’Afrique, qui a donné cette information, ces infrastructures sont loin de satisfaire les besoins du continent. «La population africaine grandit et le ratio nombre de routes par habitant est très insuffisant», a indiqué le président du fonds d’entretien routier namibien. D’après lui, l’Afrique traîne le pied par rapport aux autres continents européen et asiatique. Et c’est le sens de la réunion du Bureau exécutif de l’Association des fonds d’entretien routier de l’Afrique (Afera), organisée hier en prélude à la 19e Assemblée générale qui doit  se tenir du 9 au 14 mai dans la capitale sénégalaise.
Une rencontre qui permettra d’échanger sur les questions du financement de l’entretien des routes africaines, de mettre en place une plateforme et un réseau pour partager des expériences sur les meilleures pratiques d’entretien  des routes en Afrique, de discuter et trouver  des opportunités sur les options de financement, de promouvoir et renforcer les liens entre  les membres  des fonds routiers d’Afrique.
D’après Alain Ping, il y a beaucoup à faire «pour améliorer la connectivité entre les pays africains, mais également pour stimuler l’économie du continent». Aujourd’hui, «le défi de l’Afrique c’est comment construire de nouvelles routes et comment entretenir les routes déjà construites», dit-il. C’est pour cette raison, rappelle-t-il, que l’Afera a été créée il y a 19 ans, dans l’objectif «de développer les routes africaines, de les entretenir, sans oublier la sécurité routière qui est également très importantes dans nos activités».
Mais cette association, qui regroupe 34 pays de l’Afrique,  fait aussi face  à plusieurs défis. En dehors des défis liés au Covid-19 qui a fait baisser une bonne partie des revenus en entraînant des difficultés dans les différents fonds  routiers, il y a des défis spécifiques. «Le défi numéro un c’est la viabilité des revenus tirés des usagers», dit-il.
En fait, les pays membres de l’Afera pensent que ces ressources sont encore insuffisantes pour faire face aux multiples défis auxquels ils sont confrontés, comme celui  de la taxe sur les hydrocarbures. «C’est une taxe qui baisse, parce que nous voyons l’avènement des véhicules électriques et des véhicules à haute efficacité énergétique. Avec l’avènement de ce type de véhicule, nous constatons une baisse des revenus que nous tirons généralement sur des taxes sur les hydrocarbures. Et cela affecte évidement les ressources financières dont doivent disposer les fonds d’entretien routier», explique Alain Ping.
Le président de l’Afera pense que d’ici une quinzaine d’années, certains pays africains seront en mesure de tenir leurs engagements par rapport aux émissions, même si l’on laisse entendre que l’Afrique, pour le moment, ne dispose pas de  beaucoup de véhicules électriques. Cela, croit-il, «va affecter les ressources financières que doivent disposer le fonds d’entretien routier».
Au cours de cette 19e Assemblée générale, il s’agira de voir comment rendre viables les fonds routiers pour appuyer la maintenance des routes du continent et encourager le développement économique des pays respectifs. En ce sens que les routes sont des facteurs économiques essentiels qui,  «si elles ne sont pas très bien entretenues, nous ne pourrons pas parler de croissance économique durable sur le continent», a indiqué le président de l’Afera.
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