Doter les institutions culturelles africaines, en particulier celles du spectacle vivant, de nouveaux espaces de création et de diffusion, est nécessaire selon Michel Saba, Délégué général du Centre régional pour les arts vivants en Afrique (Cerav/Afrique). Par Ousmane SOW

– Le 6e atelier régional du Centre régional pour les arts vivants en Afrique (Cerav/Afrique), centre de caté­gorie 2 de l’Unesco basé à Bobo-Dioulasso au Burkina Faso, s’est ouvert hier à Dakar. Il s’agit d’un cadre de réflexion en vue de dégager des perspectives en faveur de l’émergence d’industries culturelles et créatives fortes et dynamiques au sein des Etats africains, en particulier dans le domaine du spectacle vivant. Selon Michel Saba, le Délégué général de Cerav/Afrique, beaucoup de pays africains aujourd’hui, sont confrontés à la problématique générale du fonctionnement et de la gestion des modèles économiques, mais aussi des partenariats à mettre en place afin qu’au niveau régional ou sous-régionale, les espaces de création et de diffusion puissent travailler en réseau de manière à faciliter la circulation des spectacles et la circulation des artistes. A l’en croire, il est nécessaire alors de réfléchir ensemble sur la problématique générale des infrastructures culturelles en Afrique et dégager de nouvelles pistes pour renforcer les politiques culturelles et les industries de la culture en Afrique car, dit-il, «la création artistique, la diffusion des œuvres de spectacles ne peut se faire, si nous n’avons pas d’infrastructures adaptées».
«Infrastructures et équipements des arts du spectacle vivant, typologie et fonctions, mode de gestion et réseaux pour le développement d’industries culturelles et créatives performantes en Afrique», c’est le thème de l’atelier régional du Cerav/Afrique qui a réuni des représentants des ministères chargés de la Culture et des directeurs d’espace culturel de 16 pays africains, avec deux experts de la Belgique et de la France. Durant trois jours, «les participants sont engagés à s’investir pleinement dans les travaux afin d’en sortir des résultats qui feront de Dakar, le point de départ d’une nouvelle dynamique régionale pour le développement des infrastructures et des industries culturelles», a dit M. Saba. Pour Habib Léon Ndiaye, le Secrétaire général du ministre de la Culture et de la communication, cet atelier de réflexion, qui a drainé ces experts et responsables des institutions culturelles africaines, a très tôt été une préoccupation pour le Sénégal qui d’ailleurs n’a jamais cessé de renforcer son parc culturel et la nécessité de s’adapter à un nouvel environnement. «La tenue de cet atelier à Dakar sonne pour nous comme la reconnaissance de notre rôle dans l’histoire culturelle de l’Afrique contemporaine et de précurseur dans la mise en place d’infrastructures culturelles», se réjouit-il en citant à titre d’exemple des réalisations, notamment le Grand Théâtre national, le Musée des Civi­lisations noires, la place du Souvenir africain, le Mo­nument de la Renaissance africaine, le mémorial de Gorée et la nouvelle Ecole des Arts et Métiers de la Culture (Enamc) qui sera érigée à Diamniadio.