#Mbour – Avant-projet de loi portant Code de la publicité : Vers la mise en place d’un organe de régulation du secteur

Le gouvernement va engager des réformes phare dans la loi portant Code de la publicité. L’avant-projet de loi, qu’il a élaboré avec les acteurs des médias, a été passé au peigne fin hier à Saly lors d’un atelier de partage avec l’Association des professionnels et éditeurs de la presse en ligne (Appel). Ces réformes portent sur l’assainissement du secteur de la publicité, mais également la mise en place d’un organe indépendant pour régler toutes les questions liées à la publicité. Désormais pour exercer des activités de publicité, il faudra donc une autorisation qui sera délivrée par le ministre de la Culture et de la communication.Alioune Badara CISS
– Le secteur de la publicité sera bientôt régulé au Sénégal. Face à l’anarchie qui y règne, le gouvernement avait, depuis quelques années, pris les devants en proposant un avant-projet de loi portant Code de la publicité. Un document qu’il avait élaboré avec les acteurs des médias et les administrations concernées. Mais, cet avant-projet de loi présente des dispositions qui n’arrangent pas les médias. Pour y remédier, les acteurs de la presse, le ministère de la Culture et de la communication, en partenariat avec le Forum civil, ont ouvert depuis hier à Saly, un atelier de partage de cet avant-projet de loi pour faire le toilettage de ces textes.
Selon Gueladjo Sow, conseiller juridique du ministère de la Culture et de la communication, représentant le directeur de la Communication, le gouvernement veut engager des réformes phare dans le secteur de la publicité car la loi 84 qui régissait le secteur date de longtemps. «Elle est obsolète, elle ne prend pas en compte un certain nombre de dispositions, notamment le numérique, le financement du secteur de la presse à travers la publicité, la régulation aussi posait problème. Donc, pour toutes ces raisons, on veut aller vers une réforme dans le domaine de la régulation», a déclaré le conseiller juridique du ministère de la Culture et de la communication.
Pour ce faire, le ministère de la Culture et de la communication compte mettre en place un organe indépendant qui sera chargé de réguler le secteur de la publicité. C’est pourquoi, le représentant du directeur de la Communication indique la voie à suivre. «Dans un premier temps, on va assainir le secteur en mettant en place un organe indépendant qui sera une autorité administrative indépendante qui se chargera de régler toutes ces questions liées à la publicité. N’oubliez pas que la procédure d’autorisation n’était pas si claire mais avec la nouvelle loi, celle qui est mise en place est claire. Pour pouvoir exercer des activités de publicité, il faudra donc une autorisation qui sera délivrée par le ministre de la Culture et de la communication», a tranché M. Sow.
Toutefois, Ibrahima Lissa Faye, président de l’Association des professionnels de la presse en ligne (Appel), invite le gouvernement à revoir sa copie, surtout concernant certaines dispositions qui constituent des menaces pour les entreprises de presse. «Nous avons parcouru le texte et nous nous sommes rendu compte qu’il y a des dispositions qui, si elles sont adoptées comme ça, pourraient mener directement les entreprises de presse vers l’abattoir. C’est pourquoi on s’est dit qu’il faut discuter ensemble pour voir comment ces dispositions vont être modifiées, mais également que tout ce qui concerne le secteur des médias dans ce document-là soit étudié et amélioré. Pour que la survie des médias soit garantie par un bon secteur de la publicité», a rappelé Ibrahima Lissa Faye. D’ailleurs, il reconnaît que depuis quelque temps, il y a une anarchie qui règne dans ce secteur et qu’il était important de le réguler. A l’en croire, il faut au préalable «que le texte qui est fait soit consensuel parce qu’il faut comprendre que nous, organisation des médias, avons tous plaidé pour un nouveau Code de la publicité, c’est toujours dans le sillage de la réforme du Code de la presse et ses textes d’application», a conclu le président d’Appel.
Quant au coordinateur du Forum civil, il s’est réjoui de la tenue de cet atelier de partage. Birahim Seck s’est félicité d’accompagner le monde des médias sur des réformes à enjeux. «Nous l’avons fait sur le Code de la presse, les textes d’application, comme sur les fonds miniers à Bambey et Thiès, sur le flux environnemental et sur les flux financiers à Dakar. Quand on parle de la mobilisation des ressources, ce n’est pas uniquement de la collecte, mais de voir les voies et moyens à utiliser dans certains secteurs pour que les médias restent autonomes et indépendants pour lutter contre la précarité et la corruption qui gangrènent certains secteurs que ce soit la Société civile, le monde politique ou le monde des médias», a souligné Birahim Seck.
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