Dans le cadre du projet «Gauff 300 Villages», le Sénégal, à travers l’Aser, ambitionne d’électrifier 300 villages, équipés de mini-centrales solaires. Pour mieux gérer ces installations et assurer leur maintenance, l‘Aser et Gauff Engineering ont remis, à Saly, à 40 agents de l’Aser, de la Senelec, de Comasel et Era des attestations de formation sur l’exploitation, la maintenance et la supervision à distance de mini-centrales solaires photovoltaïques hors réseau de distribution publique d’électricité.Par Alioune Badara CISS

– Le Sénégal a initié un vaste programme d’accès universel à l’électricité. Ainsi, pour mieux asseoir ce programme, il mise sur l’énergie solaire qui joue un rôle important dans ce programme et la formation à l’endroit d’une quarantaine d’agents de l’Aser, de la Senelec, de Comasel et d’Era. Ainsi, l’Etat mène depuis 2015, beaucoup d’initiatives dans le cadre du programme national d’électrification rurale, ce qui a permis un bond assez significatif du taux d’électrification rurale, de 24% en 2012 à 42,3% en 2019. Baba Diallo, Directeur général de l’Aser, rappelle que le gouvernement a mis 60 milliards F Cfa pour électrifier 300 villages, sans compter près de 50 milliards issus du Fonds vert climat. «Cette manne financière va nous permettre d’engager la révolution mini-grill. C’est-à-dire, nous allons emmener des mini-centrales solaires au niveau des coins les plus reculés du pays pour que les populations puissent accéder à l’électricité. Mais pour que ces mini-centrales solaires photovoltaïques puissent donner tout le temps de l’énergie et satisfaire les populations, il faut que la Senelec, les concessionnaires d’électrification rurale, Era et Comasel soient formés et équipés pour mieux exploiter les centrales solaires et assurer la maintenance pour éviter tout désagrément. Que les populations puissent disposer de l’électricité 24h /24h et ceci pendant la durée de vie des mini-centrales solaires», explique le Directeur général de l’Aser. Pour réaliser leur stratégie d’accès universel à l’électricité, le pays a été divisé en plusieurs pôles. «Pour les localités, qui sont très proches du réseau, nous allons privilégier l’extension. Pour celles qui sont à plus de 10 km et qui ont des populations qui dépassent 100 habitants, nous allons installer des mini-centrales d’énergie propre, notamment les centrales solaires qui permettront de répondre aux attentes des populations. Maintenant dans d’autres localités où la population est dispersée et l’habitat est faible, nous allons mettre des solutions individuelles avec des kits solaires individuels. Donc, les mini-centrales solaires nous permettent d’intensifier l’électrification rurale parce qu’actuellement, le réseau est concentré dans la façade nord et ouest du pays et une partie du sud. Donc utiliser le solaire permet d’accélérer l’électrification rurale en allant plus loin et les coins les plus reculés du pays», précise Baba Diallo.
Il faut savoir que le programme de l’électrification rurale va accélérer la démocratisation de l’accès à l’énergie. «Le projet a ciblé 300 villages à travers le Sénégal mais la priorité c’est dans les villages où il y a un problème d’accès à l’électricité, ils se trouvent dans les régions de Kolda, de Kaffrine, de Kédougou mais également à Saint-Louis et Louga. Ces 300 villages seront électrifiés à travers le projet de financement que nous exécutons avec Gauff et le Fonds vert climat mais également avec les efforts que le Sénégal a faits en matière d’infrastructures», enchaîne M. Diallo.
Par ailleurs, il rappelle que l’accès à l’électricité a un coût. Si l’Aser, dit-il, laisse les concessionnaires ruraux réaliser tous les investissements, le tarif d’électricité peut être trois fois plus élevé que celui qu’applique la Senelec. «Depuis 2018, le gouvernement a engagé l’harmonisation tarifaire, il s’agit de prendre en charge, de prendre le différentiel tarifaire à travers des compensations mais également de réaliser des investissements conséquents au niveau de l’électrification rurale qui permettront aux opérateurs d’électrification rurale de baisser leur tarif, de s’aligner sur les tarifs de la Senelec et de réduire la compensation sur ce que l’Etat doit donner», souligne Baba Diallo.
D’un coût de plus de 78 milliards de francs Cfa, le projet va permettre d’installer 300 mini-centrales photovoltaïques alimentant des mini-réseaux dans plusieurs villages. Il concerne 15 départements situés dans sept régions. Les ouvrages électriques seront réalisés par l’entreprise allemande Gauff Engineering. Les travaux sont prévus pour une durée de 48 mois. Le projet va permettre à terme l’accès à l’électricité de 20 mille ménages ruraux.